L’un des personnages les plus sympathiques et sincère du monde du Trot a eu la gentillesse de nous accorder un peu de temps, quelques années après sa première interview, afin de partager son évolution de carrière mais également faire un point sur la situation actuelle du Trot. Vous l’aurez sans doute reconnu pour les fidèles, il s’agit de Nicolas Raimbeaux.
(M) Salut Nicolas et merci de prendre un peu de ton temps pour les lecteurs du site. Tu as une grosse pression puisque nous reprenons les interviews après quelques années de pause et tu es la première victime (rires)
(NR) Salut Mika, c’est toujours un plaisir de te parler et de prendre du temps pour les turfistes car ils font vivre la filière ne l’oublions pas et nous devons, nous professionnels, communiquer positivement avec eux et créer une certaine connection afin de les intéresser toujours plus à notre passion commune.
(M) Pour rentrer immédiatement dans le vif du sujet, décris-nous tes dernières années et tes installations actuelles pour exercer le métier.
(NR) Je suis toujours situé à Chaumont où j’ai racheté les parts de mon frère il y a quelques années, ce qui m’a permis d’augmenter le nombre de chevaux à l’entraînement (47) et j’ai eu la chance de récupérer la majorité des chevaux de Jacques Léomy (propriétaire de l’écurie Léomy), un homme d’affaires suisse qui investit énormément dans les chevaux.
Cette opportunité m’a permis de toucher quelques chevaux au profil intéressant et de pouvoir augmenter mon nombre de victoires, notamment cette année.
(M) Tu as subi comme tout le monde la période du Covid. Comment as-tu vécu cette situation et qu’est-ce qui a changé pour toi ?
(NR) Ce fût très difficile de rester deux mois sans courir et pour des petites écuries comme la mienne, il est très compliqué de survivre financièrement. De plus, les aides du Trot ont été infimes pour nous suppporter sur cette période compliquée.
Ensuite, nous avons été impacté par l’inflation, un peu comme tout le monde et les frais d’exploitation ont été multipliés par deux. Par ailleurs, je n’ai pas décidé d’augmenter le prix de la pension pour mes clients, ce qui d’un côté m’a également challengé sur le fait de travailler encore plus durement pour obtenir de bons résultats avec mes chevaux. J’ai aujourd’hui 40 ans, des enfants, et j’ai pris énormément de maturité dans mon travail tout comme dans ma vie personnelle. Je suis beaucoup plus réfléchi et cela s’en ressent dans mes résultats quotidiens.
(M) De ton point de vue personnel, comment vois-tu l’évolution des courses ces dernières années ?
(NR) Sincèrement, je pensais que cela allait dépérir beaucoup plus vite. Nous n’arrivions pas à renouveler la clientèle des courses, les jeunes étant intéressés par d’autres activités comme le sport par exemple, mais Jean-Pierre Barjon a quand même réalisé de bonnes choses avec ses équipes, usant de son expérience d’ancien chef d’entreprise.
Néanmoins, il reste encore beaucoup de travail et certaines choses qui devraient être faites ne le sont pas encore ou ne le seront jamais malheureusement.
(M) Tu as un exemple concret à nous partager ?
(NR) Comme dans tout sport, il y a du dopage et beaucoup de fraudeurs sont protégés par l’institution. Cela fausse un peu les courses et même au plus haut niveau, de très bons chevaux seront barrés par d’autres qui ont un « coup de pouce ». Malgré les sommes d’argent immenses que cela représente, un peu plus de transparence ferait un bien fou à la filière.
(M) Je pense sincèrement et cela n’engage que moi, que les fraudeurs, mais aussi les professionnels qui jouent avec les turfistes, en ne donnant aucun espoir aux parieurs sur certaines drives, ou en faisant le tour volontairement, ou encore qui ne sont jamais confiants avec leurs chevaux mais qui gagnent tout (ex Th Duvaldestin) devraient être sanctionnés au fur et à mesure de leurs récidives car cela fait fuir de plus en plus la clientèle fidèle de parieurs. Certains de nos abonnés parlent même de trucage des courses ? Qu’en penses-tu ?
(NR) Je suis ouvert à toute règle qui permettrait d’obtenir de la transparence sur l’ensemble des courses. Je n’ai pas assez d’informations sur certains sujets dont tu parles mais il est certain qu’un ménage devrait être fait sur certains aspects. Le souci comme je l’ai précédemment dit, c’est que certaines grosses maisons sont protégées par les institutions et elles sont donc intouchables. Par conséquent, je comprends la frustration que peut ressentir certains parieurs.
(M) Nous voyons des chronos incroyables depuis deux ou trois ans. Qu’est ce qui selon toi a fait que cette progression soit aussi fulgurante ?
(NR) Les méthodes d’entraînement ont beaucoup évolué avec des entraîneurs s’inspirant souvent de ce qui se fait à l’étranger. A contrario, je trouve que les chevaux sont beaucoup moins durs qu’il y a 10-15 ans car tout est focalisé sur la vitesse. On remarque également que certaines carrières sont stoppées rapidement avec des chevaux plus facilement cassés que dans le passé.
(M) Il m’arrive de constater presque tous les jours des drives inconséquentes, par exemple un driver qui n’a aucune chance ne laissant pas passer un adversaire qui lui en a une, ce qui lui permettrait d’avoir un bon dos, ou alors faisant faire des efforts très importants aux chevaux ce qui leur faire mal sur le plan psychologique car un animal n’aime pas souffrir et si on lui fait mal, il ne voudra plus forcément refaire ce genre d’efforts. Quel est ton avis ?
(NR) Les chevaux récupèrent assez facilement malgré de gros efforts donc je ne pense pas que la majorité des courses dures soient un problème pour les chevaux. Pour les bagarres de drivers, il peut s’agir d’un règlement de compte, de deux personnes qui ne s’apprécient pas, d’une dispute survenue la veille sur un autre hippodrome etc et dans ce cas là, oui en effet c’est le turfiste qui empâtit.
(M) Nous te voyons rarement au sulky même si tu es quand même passé de 34 à 58 victoires depuis notre dernier entretien (rires). Tu préfères déléguer ou tu n’aimes pas driver en course ?
(NR) Oui avec mes 58 victoires, je peux me mettre au sulky dans le Prix d’Amérique désormais. (Rires) Plus sérieusement, j’adore travailler mes chevaux le matin, prendre le temps de les comprendre et les faire évoluer dans le bon sens. J’aime me mettre au sulky en province afin d’effectuer les bons réglages pour les pilotes lorsque nous visons de belles courses. Néanmoins, il m’arrive de me faire plaisir et de me préparer un cheval afin de ressentir l’émotion de passer le poteau en tête.
(M) Tu avais un crack dans tes boxes il y a quelques années, BAGGIO DU CHATELET, qui a connu de gros soucis de santé. Comment va-t-il ?
(NR) Il a rejoint l’Allemagne où il profite d’une belle vie de cheval de selle.
(M) Tu nous a parlé il y a quelques instants de chevaux intéressants que tu as récupéré. Tu as quelques noms à nous partager ?
(NR) Mon gros espoir se nomme JAGUAR DU BOCAGE. Je pense enfin avoir retrouvé un cheval de groupe Il a formidablement couru dans le Henri Ballière et sans une gêne, il aurait pu être troisième. Je vais le préparer du mieux possible pour le meeting d’hiver où je fonde de gros espoirs sur lui.
Je viens de récupérer un poulain de chez Philippe Allaire, KOUGAR DE SIMM, pour Mr Léomy. Je pense que nous pouvons nous amuser un peu avec lui. J’aime bien également des poulains tels que KING TRACK ou encore KAISER FROMENTRO.
(M) Si je pouvais te souhaiter quelque chose ?
(NR) Ce serait de continuer cette progression constante dans les résultats et d’engranger 50 victoires par saison, ce qui représenterait un aboutissement pour les 6 personnes qui composent mon équipe. J’aimerai beaucoup à moyen terme faire croître l’entreprise en trouvant de nouveaux clients qui pourraient m’apporter une qualité supérieure chez les chevaux.
(M) Je te remercie infiniment pour ta disponibilité, ta bonne humeur permanente et les abonnés ainsi que moi-même te souhaitons une pluie de succès dans les mois à venir.
Certains le trouveront froid au premier abord, d’autres comme nous verront en Fabrice Souloy un homme d’une grande modestie et un passionné perfectionniste dans son travail, des qualités qui lui ont valus de rentrer dans le « Panthéon » du trot français en une décennie.
Raconte-nous très succinctement ton parcours !
A mes débuts, j’ai effectué un stage chez Alain Roussel puis j’ai passé deux hivers chez Philippe Allaire. J’ai décidé de m’installer en 1994 dans un Haras près d’Argentan où ma première grande réussite fût grâce à DIRTY qui a empoché à l’époque un peu plus de deux millions de francs de gains. J’ai remporté mon premier Groupe 1 en 1999 dans le Critérium des 3 Ans avec INSTALL. J’ai eu la chance de tomber sur des cracks tels que JEANNE’S FELLA, JUSSIA, KOREAN… qui m’ont permis de me faire connaître davantage du grand public.
Un grand propriétaire, Manuel Garcia, a ensuite débarqué dans l’aventure et nous avons investis ensemble notamment dans les poulains. J’ai par la suite vendu le haras dans lequel nous étions installés pour acheter le Haras de Ginai en 2001.
Justement, parle-nous de tes installations actuelles !
Le Haras est divisé en deux parties : la partie élevage gérée par ma sœur et mon beau-frère, qui comporte une vingtaine de poulinières ainsi que nos étalons maisons, mais aussi la partie entraînement où nous avons investis l’argent gagné au cours de ces dernières années pour réaliser le meilleur centre d’entraînement possible. Celui-ci est composé de 90 paddocks, trois lignes droites de 1200m, deux pistes rondes, un chemin de 10km de promenade, trois marcheurs, une piscine etc… Le but principal de l’écurie est de cocooner nos pensionnaires et de les amener au top de leurs potentiels dans des conditions extrêmement favorables.
De combien de personnes est composée ton écurie ?
Nous avons 20 personnes au total dont la moitié qui est attachée à la partie entraînement.
Quelle a été ta meilleure année ?
Sans hésiter 2008 avec 15 victoires de Groupe 1 répartis dans toute l’Europe comme le Prix de France, l’Elitloppet, le Prix René Ballière, le Prix de Paris, le Grand Prix de la Loterie, le Grand Prix d’Oslo, etc… L’écurie a réussie à engranger environ 6 millions d’euros.
Tu as une réussite de 57,7% dans les trois premiers en 2014. Quel est ton secret ?
(rires) Il n’y en a aucun malheureusement. Gérer une écurie coûte cher avec le personnel à payer, les trajets pour aller aux courses à financer, etc… J’essaie d’avoir une chance quand je présente un cheval que ce soit à Paris ou en province, respectant le parieur par la même occasion.
Connais-tu le nombre de courses remportées durant le début de ta carrière ?
Je serais incapable de fournir le nombre exact mais les 1000 victoires ont été dépassés il y a peu. En revanche, je peux affirmer que j’ai remporté 63 Groupe 1 en espérant que cela dure !
As-tu des objectifs pour les prochains mois ou prochaines années ?
Pas spécialement, j’essaie de garder la même dynamique et ligne de conduite dans l’écurie et de gagner un maximum de courses comme tous mes collègues.
Quel est ton meilleur souvenir en course et quelle grande épreuve manque-t-il à ton impressionnant palmarès ?
KOREAN en 2002 dans le Critérium des 4 Ans car c’est grâce à cette victoire que nous avons pu acquérir le Haras de Ginai et se développer par la même occasion. Il reste et restera mon cheval de cœur.
Par contre, j’ai remporté de très belles épreuves un peu partout dans le monde mais je dois avouer que le Prix d’Amérique ne fait pas encore partie de mon palmarès. Je n’en fais pas une fixation et si cela doit arriver un jour, alors je profiterais intensément de ce moment.
Quel est à ton avis le meilleur driver actuellement en activité ?
C’est difficile car ils sont plusieurs à être impressionnants au sulky comme Jean-Michel Bazire, Franck Nivard, Eric Raffin. La jeune génération commence également à faire parler d’elle mais l’expérience prime toujours dans les grandes épreuves car elles sont beaucoup plus tactiques.
Tu as un meilleur pote dans le milieu ?
J’en ai plusieurs comme JMB ou Franck Nivard entre autre.
Quelle est ta méthode d’entraînement ? Les chevaux étrangers s’adaptent-ils plus ou moins facilement à celles-ci ?
Je travaille mes chevaux en intervalles, en fractionnés et en 2X4 lignes droites. Bien évidemment, les chevaux étrangers mettent en moyenne 1 mois à s’acclimater à la France et à la méthode d’entraînement de la maison. L’avantage de ces chevaux est qu’ils se préparent assez rapidement.
Ton effectif n’est composé que de chevaux de grandes qualités, est-ce un choix ?
Oui, en effet c’est un choix personnel car comme je le disais précédemment, il y a du personnel qualifié à payer, l’essence pour se rendre aux courses, l’entretien des chevaux et du matériel et tout cela coûte très cher. Je privilégie donc la qualité à la quantité. De plus, il y a beaucoup de travail sur chaque cheval pour trouver l’élément déclencheur qui va les amener au top et je ne peux pas me permettre d’avoir trop de chevaux à l’écurie.
Peux-tu nous parler de cette relation avec l’étranger ? Les chevaux sont-ils meilleurs ? Est-ce un choix de spécialisation ?
J’ai commencé à avoir de la réussite avec quelques chevaux étrangers il y a quelques années et tout s’est fait ensuite par le bouche à oreille. Ces chevaux ne sont pas forcément meilleurs que les chevaux français en règle générale, mais ils sont intéressants à entraîner et ont de la qualité pour s’illustrer à Paris. Le plus souvent, ils se trouvent également en retard de gains et cela permet de leur donner du moral très facilement tout en engrangeant des gains.
As-tu des partenariats avec certains propriétaires ou certains professionnels étrangers ?
Non, cela ne se fait que par le bouche à oreille. Un propriétaire satisfait parlera à l’un de ses amis de cette réussite et lui donnera peut-être l’envie de placer l’un de ses chevaux chez moi. Ensuite, je n’accepte pas n’importe quel cheval. Je regarde ses performances et s’il a un programme adéquat en France. Si à l’entraînement le cheval ne s’adapte pas ou qu’il ne me donne pas entière satisfaction, il repart chez son propriétaire. Parfois, je récupère également des chevaux de qualité mais à problèmes que leurs précédents entraîneurs n’ont pas réussis à résoudre.
Prends-tu une part systématiquement sur ces chevaux ?
Il peut y avoir parfois des arrangements avec certains propriétaires qui ne veulent pas payer de pension par exemple, mais je ne prends pas de part sur ces chevaux.
Tes dernières recrues se nomment JULIANO RAGS qui a été jugé digne de participer à l’Elitloppet cette année et BOYS GOING IN qui s’est qualifié pour l’UET. Alors, satisfait ?
Ce sont deux excellents chevaux qui sont en retard de gains et qui devraient s’illustrer cet hiver en France. On les verra très bientôt en piste…
Que faudrait-il changer dans le système des courses actuel ?
Il faudrait que nos dirigeants se concentrent enfin sur l’élément essentiel de notre système, les parieurs !!! Il faudrait supprimer la tirelire qui ne sert à rien car il faut se rendre à l’évidence, 99,9% des personnes ne la toucheront jamais. Les rapports du Quinté sont très faibles alors que cela représente la mise la plus importante de la journée du PMU. Le grand problème de nos dirigeants, c’est qu’ils ne sont pas des hommes de terrain et ne comprennent pas grand-chose aux attentes des parieurs et des différents acteurs de la filière.
Ton avis sur les médias ?
Le média est indispensable pour relater l’information hippique, promouvoir notre milieu, et tous les acteurs quels qu’ils soient doivent alimenter de manière objective les contenus d’information. Par contre, il est devenu tellement facile de devenir journaliste hippique et pas mal d’entre eux ne sont pas à leurs places, n’étant pas crédibles mais ce phénomène s’est pourtant tellement banalisé…
Ton avis sur la course de ton crack dans le Prix de Bretagne ?
Il a très bien couru et n’a coincé que dans les 150 derniers mètres. Par contre, il a toussé après la course et va être scopé mais rien de bien méchant. Il va disputer les trois dernières « B » avant son objectif de l’hiver, le Grand Prix d’Amérique.
Un petit scoop pour l’avenir ?
ANASTASIA FELLA pleine actuellement de READY CASH sera saillie par UN MEC D’HERIPRE l’année prochaine.
Ton prochain pénalty pour les parieurs ?
REPAY MERCI a laissé de gros regrets après sa faute la semaine dernière mais il est en très belle condition. Il devrait s’imposer lors de sa prochaine sortie.
Cette conclusion sera nôtre car nous souhaitons tout d’abord remercier grandement ce grand professionnel plein de bon sens et de bonne humeur pour nous avoir accorder cet entretien. Nous espérons que vous en saurez désormais davantage sur ce grand Monsieur qui fait partie du gratin de nos professionnels en France et nous lui souhaitons le meilleur pour l’avenir avec pourquoi pas, mais souhaitons-lui un sacre dans ce prochain Prix d’Amérique avec UN MEC D’HERIPRE.
Jeune trentenaire de talent, Grégory Thorel s’est imposé depuis des mois comme l’un des fers de lance de cette nouvelle génération d’entraîneurs qui ne cessent de s’illustrer à Paris comme en province. Il a accepté de répondre à nos questions avec une extrême sympathie et un naturel que bon nombre de personnes peuvent lui envier.
Grégory, peux-tu raconter ton parcours très succinctement à nos lecteurs ?
Mon père était entraîneur et j’ai comme bon nombre de gamins dans ce cas attrapé le virus des courses. Je suis parti à 14 ans faire l’école de Vimoutiers puis Graignes par la suite. J’ai effectué mon apprentissage chez des entraîneurs tels que Michel Donio, Fabrice Lercier, Daniel Lassaussaye ou encore Louis Baudron. A l’âge de 28 ans en 2011, j’ai décidé de m’installer à mon propre compte.
Justement, où t’es-tu installé ? Parle nous de tes équipements, de ton équipe !
Je loue des boxes à Nonant-Le-Pin (environ 30-40) depuis 3 ans et je partage les équipements avec les autres entraîneurs installés sur place comme Jean Baudron par exemple. Je m’occupe du débourrage pour certains professionnels, avec environ 70-80 poulains par an. Je travaille surtout en intervalles sur une piste de 1100m et j’ai également à disposition une ligne droite de 1400m. J’engage 4 salariés dont Anthony Ménager qui est mon premier garçon et Cédric Lefait pour les poulains et le débourrage. Chacun possède une aide humaine dans sa tâche.
J’envisage par ailleurs d’acquérir en 2015 une trentaine d’hectares à quelques kilomètres du Haras du Pin pour posséder mes propres installations et organiser les équipements selon ma méthode d’entraînement.
Comment juges-tu tes résultats depuis 2011 ?
Chaque année a été meilleure que l’autre et je souhaite que cela puisse continuer ainsi. Cette année sera probablement ma meilleure année avec l’éclosion de chevaux tels qu’ALDERMAN.
Tu as un objectif en particulier ?
Gagner le Prix d’Amérique (rires). Plus sérieusement, je n’aime pas me fixer de gros objectifs et le but principal est de développer continuellement « ma petite entreprise »
Tu as remporté 16 victoires au sulky depuis le début de ta carrière. Tu es encore un jeune apprenti ?
En effet, en effet (rires). Je ne suis un grand passionné de la drive mais j’aime me faire plaisir de temps en temps. Je préfère tout simplement préparer mes chevaux en vue de certains objectifs et je pense qu’un pilote saura mieux te conseiller après une course sur les réglages à effectuer pour l’avenir du cheval.
Tu as une méthode d’entraînement précise ?
Non pas particulièrement mais j’aime endurcir mes chevaux afin qu’il puisse aller de l’avant en course sans se soucier des adversaires ou être victime d’éventuels aléas de course.
Te souviens-tu de ta première victoire au sulky ?
C’était pour l’entraînement de Michel Donio sur l’hippodrome de Rouen. Le cheval s’appelait LE BOY BLUE pour la casaque Maréchal. Je n’ai que 16 victoires mais quasiment toutes pour des casaques prestigieuses, cela compense (rires).
Quel est le cheval qui t’as le plus marqué dans ta carrière ?
PHLEGYAS pour l’entraînement de Louis Baudron et aujourd’hui c’est mon petit « crack » ALDERMAN qui malgré un problème au tendon il y a quelques mois, ne cesse de s’illustrer désormais.
Un cheval que tu aurais aimé entraîner ?
VILLAGE MYSTIC sans aucun doute car j’ai eu la chance de le débourrer. D’ailleurs, ce cheval a une petite histoire. Sa mère NETCHKA D’ORGERES a été victime de colliques durant sa gestation. Le vétérinaire a voulu la faire avorter mais Louis Baudron a refusé, souhaitant la sauver sans pour autant perdre le poulain. Finalement, tout s’est bien passé et le crack a pu naître dans de bonnes conditions. Quand on connaît la suite de l’histoire… Louis aurait pu passer à côté d’un champion !
Ta principale qualité et ton principal défaut ?
Je suis parfois brutale dans mes paroles mais en aucun cas rancunier. Il ne sert à rien de perdre du temps avec des enfantillages et je retrouve très vite le sourire et la bonne humeur.
Ton meilleur pote dans le milieu ?
Louis Baudron avec lequel on ne peut rester deux jours sans s’appeler. D’’ailleurs, il vient parfois s’entraîner avec moi au Haras et nous avons déjà prévus de passer les fêtes ensemble.
S’il n’y avait pas eu les courses, quel métier aurais-tu aimé exercer ?
Je serais resté dans le milieu de l’agriculture car j’aime cet environnement.
Quel est à ton avis le meilleur driver ainsi que le meilleur entraîneur français ?
Jean Michel Bazire est indétrônable et il le prouve chaque année. Le mec invente de nouvelles choses à chaque fois et tu ne sais jamais ce qu’il va te sortir dans chaque course.
Quant à Sébastien Guarato, il n’a plus à faire ses preuves dans le domaine de l’entraînement et il sait transformer un cheval en un temps record. On pourrait dire que c’est « l’homme qui murmure à l’oreille des chevaux » (rires)
Que faudrait-il changer dans le système actuel des courses ?
Je trouve qu’il y beaucoup trop de courses et le rythme de travail est devenu infernal pour nous professionnels. Par ailleurs, les allocations en réunion premium sur les hippodromes de province sont trop élevées et un cheval qui n’a pas de gains peut tripler ceux-ci en une course. Il faudrait peut-être revoir ce système de rétribution des allocations.
Quel regard portes-tu sur les médias ?
Je ne m’intéresse pas plus que ça aux médias et je préfère m’occuper de mes chevaux, c’est ma principale préoccupation. De toute manière, comme partout, il y a des bons et des mauvais mais ce n’est en aucun cas mon problème.
Tu as une passion que tu aimes pratiquer pendant ton temps libre ?
J’adore le karting mais je n’ai pas trop le temps de pratiquer à vrai dire.
Est-ce que tu t’es fixé des objectifs particuliers pour le prochain meeting d’hiver ?
Aucun (rires). A vrai dire, je vais tenter de viser juste avec mes espoirs de l’écurie en espérant que chacun gagne une ou deux courses. Ce serait déjà une très belle satisfaction !
Quelques chevaux à suivre lors du meeting ?
ALDERMAN, BLOOMA D’HERIPRE, VIC DE LA FERME, VALOINIC, BOLIDE JENILOU, CALIE, CUIZZY SMILING (les commentaires sont dans le dossier spécial meeting)
Ton prochain pénalty ?
CALIE auteur de bons débuts devrait ouvrir son palmarès dimanche sur l’hippodrome de Chartres
Des remerciements à adresser ?
Oui, à Sylvain Roger qui m’a beaucoup aidé dans ma carrière et c’est une homme pour lequel j’aurais bien aimé travailler.
C’est un garçon d’une extrême gentillesse, un tantinet stressé mais du bon stress rassurez-vous, avec un franc parler et une honnêteté à toute épreuve, que nous avons eu la chance de rencontrer. Nicolas Raimbeaux fait partie de cette nouvelle génération d’entraîneur qui fait parler d’elle en nous sortant chaque année un cheval de grande qualité et en effectuant un travail de grande qualité. Il nous a raconté sa vie mouvementée avec des étoiles plein les yeux, que nous avons particulièrement pris plaisir à écouter et nous avons également grandement appréciés la qualité de cet échange.
Peux-tu nous raconter ton parcours brièvement !
Brièvement, ce sera dur (rires) ! J’ai pas mal bougé dans ma carrière mais tout a commencé avec « le Maître » Jean-Pierre Dubois chez qui j’ai débuté, 3 ans en apprentissage et 3 ans en tant que salarié. J’ai quasiment tout appris chez lui et il m’a confié pas mal de responsabilités. J’ai eu la chance d’être le lad de GANYMEDE, mais il y avait d’autres bons chevaux comme GOGO, HERMES DU BUISSON et j’en passe… Mon meilleur souvenir reste la victoire de GANYMEDE dans le Grand Prix d’Oslo qui fût un moment magique et inoubliable pour moi, étant tout jeune.
J’ai par la suite travaillé 6 mois pour Fabrice Souloy, puis un an chez Michel Royer. Je suis ensuite allé rejoindre mon frère Cédric aux Etats Unis lui qui était déjà installé depuis 10 ans sur place durant une autre année. De retour en France, j’ai collaboré trois mois avec l’Ecurie Des Charmes, quelques mois chez Loïc Groussard, six mois chez mon ami Grégoire Houel pour le dépanner je me suis enfin lancé dans le grand bain en m’installant à mon compte. Pour cela, j’ai eu la chance d’avoir une quinzaine de boxes chez Michel Vallée qui avait 7/8 chevaux et cherchait un entraîneur. C’était idéal car je ne prenais aucun risque au niveau financier. Il faut dire qu’un cheval comme LEADER PELLOIS m’a beaucoup aidé, prenant 100 000 euros en une année.
Tu as acquis tes propres installations à quel moment ?
En 2006, mon frère est rentré des Etats Unis et nous avons investis ensemble dans l’achat du Haras de la Houssaie situé à Chaumont (61). Nous sommes hyper équipés (piscine, marcheur, …) avec une piste de 800m, et deux lignes droites de 1200m. Le Haras s’étend sur 25 hectares et dispose de 50 boxes. Nous essayons d’être au top au niveau des installations afin de faire progresser nos chevaux mais aussi nous personnellement car on en apprend tous les jours dans ce métier !
Comment juges-tu tes résultats depuis ces dernières années ?
J’ai eu la chance d’évoluer en terme de résultats (financiers, nombre de victoires) chaque année mais le but premier est de rester dans une certaine constance et faire fonctionner l’entreprise correctement.
Quels sont tes objectifs justement à court terme ?
Gagner au niveau Groupe 1 avec BAGGIO DU CHATELET qui domine sa génération au trot monté à l’heure actuelle. Il en a trois à courir cette année donc on en chopera bien un (rires).
Tu en es à 34 victoires, tu es encore un jeune apprenti (rires) ?
Oui exactement, mais il m’en manque une pour pouvoir disputer les groupes. J’espère que mes « petits jeunes » me permettront de la gagner cet été sur des hippodromes que j’apprécie comme Rambouillet ou Francheville. Je pourrais ainsi me faire plaisir avec BAGGIO lors d’une préparation (rires).
Te souviens-tu de ta première victoire ?
Oh oui et c’était assez drôle puisque c’était ma première drive ! C’était pour Mr Dubois avec un cheval qui s’appelait HIGH DREAM. Je voulais partir derrière Hédi Le Bec qui avait la première chance et je me suis fait avoir car nous sommes tous les deux mal partis. Finalement, je me suis quand même imposé et tout content d’appeler mon patron après la course pour lui annoncer la bonne nouvelle, il me répondit : « Ca c’est dommage ! Tu vas croire que c’est facile maintenant ! »
On te voit rarement au sulky, comment expliques-tu cela ?
Je suis stressé de nature et il m’arrive de faire des bêtises, mais moins maintenant (rires). Plus sérieusement, j’ai toujours préféré préparer un cheval et l’amener au top plutôt que de m’asseoir sur un sulky. Il y a des gars qui font cela tous les jours et il est préférable de leur laisser le travail où eux connaissent les erreurs à ne pas commettre.
As-tu ressenti une amélioration chez toi, dans ton caractère mais aussi ta façon d’entraîner depuis 2006 ?
Biensûr ! J’ai mûri et j’ai appris énormément au fil de ces dernières années. J’ai évolué dans ma manière d’entraîner, mais aussi de manager mon équipe et dans la gestion de la carrière de mes chevaux. De toute manière, je pense que pour réussir il faut déjà choisir les personnes avec qui tu souhaites travailler et qui possèdent une philosophie commune.
Parlant de ton équipe, peux-tu nous la présenter ?
J’ai deux salariés slovènes, Gorazd Bratkovic et Dusan Krack, et oui c’est original, plus une apprentie Camille Cougnard.
Quels sont les chevaux qui t’ont marqués dans ta carrière ?
GANYMEDE bien évidemment qui restera le premier champion que j’ai pu approcher de très près, mais aussi TROPHY CHARM qui m’a fait gagner mon premier Groupe 1, et BAGGIO DU CHATELET plus récemment qui n’a certainement pas fini de me faire vibrer.
Si tu avais pu entraîner un cheval en particulier dans ta carrière, lequel aurais-tu choisi ?
Question très difficile ! J’ai toujours eu une grande admiration pour COCKTAIL JET qui était un véritable champion. Mais j’aime beaucoup aussi JAG DE BELLOUET et READY CASH.
Quelle est ta principale qualité et ton principal défaut ?
Je suis un bosseur et j’aime le travail bien fait. Mon gros défaut est que je suis stressé de nature mais aussi impatient à certains moments.
Tu as un meilleur pote dans le milieu ?
Marc Gladine est un super ami qui travaillait dans les chevaux auparavant et a également fait ses classes avec moi. Il est désormais devenu restaurateur.
Un merci à adresser ?
Oui à la famille Dubois de m’avoir permis de toucher des semi-classiques dans mon écurie et de m’avoir fait progresser à grands pas durant toutes ces années.
Si tu n’avais pas exercé ce métier, dans quoi te serais-tu reconverti ?
J’étais prédestiné à être marchand de bestiaux comme mon père mais avec le scandale de la vache folle à l’époque, le marché se cassait la figure. Un été, je suis allé travailler chez mon oncle Gilles Lefrou pour lui rendre service et j’ai attrapé le virus des chevaux.
A ton avis, quel est le meilleur driver actuel en activité ?
JMB sans hésitation. Avec tout ce qui lui est arrivé ces dernières années, il est encore au sommet de la hiérarchie des drivers.
Le meilleur entraîneur ?
JMB encore (rires). Le travail qu’il a fait avec KESACO PHEDO pour le Prix d’Amérique est tout simplement énorme. Je pense que s’il n’avait pas eu tous ces soucis de santé, il aurait une écurie encore plus forte et plus grande qu’à l’heure actuelle.
Que faudrait-il changer dans le système des courses actuel ?
Je ne trouve pas très logique la baisse de l’allocation attribuée au gagnant (elle est passée de 50% à 45%). Je trouve également qu’il y a beaucoup trop de courses et que c’est devenu une « usine à fric ». On ne passe pas assez de temps à interviewer les professionnels et connaître leurs analyses à chaud alors que le parieur attend ce genre d’information. Il faut également que les sociétés de courses se « bougent » pour ramener du public dans les tribunes, c’est très important pour le spectacle et il est toujours plus agréable de courir devant une tribune pleine plutôt que vide !
Comment juges-tu les médias actuels ?
Le gros point négatif je trouve est l’inégalité dans le temps accordé aux professionnels. Certaines personnes sont abandonnées alors qu’elles possèdent un talent indéniable et font preuve de beaucoup de réussite.
Comment occupes-tu ton temps libre ?
Je suis un fan inconditionnel du PSG et j’essaie de ne rater aucun match. J’espère pouvoir aller les voir en finale de Ligue des Champions l’année prochaine.
Le prochain pénalty de Nicolas Raimbeaux ?
Je vais tenter d’assurer pour les lecteurs et je dirai BAGGIO DU CHATELET dans le Prix d’Essai au mois de Juin à Vincennes. Je me laisse le temps de bien le préparer comme cela (rires).
Quelques noms de chevaux à suivre lors des prochaines semaines ?
J’aurais AMTAO sûrement vendredi prochain à Meslay Du Maine qui peut jouer un bon rôle, AMITIE D’ORGERES le 13 Mai à Vincennes mais qui ne courra seulement si je la sens en belle condition physique. VICTOR sera à suivre sous la selle dans les prochains mois. J’ai encore quelques B inédits que j’aime bien et il faudra les suivre de près, même avec moi au sulky (rires).
Un petit conseil, suivez très attentivement Nicolas Raimbeaux dès maintenant si vous ne le connaissez pas encore car ce professionnel fort prometteur devrait certainement devenir l'un des top entraîneurs d'ici quelques années
Jeune homme bourré de talents, ayant fait partie des meilleurs apprentis de France, d’un naturel enjoué et sociable, Jean-Philippe Monclin est sans conteste la valeur montante de cette année 2014 ayant signé en moins de trois mois 13 succès un peu partout dans l’hexagone. C’est à sa rencontre que nous sommes allés afin d’en connaître davantage sur cette insolente réussite.
Peux-tu nous raconter en quelques mots ton parcours qui a dû être une évidence !
C’est clair ! Avec un papa entraîneur, et un amour inconditionnel pour les chevaux, je ne pouvais que marcher sur les traces de mon père. J’ai suivi une scolarité rien de plus normale en passant mon BEP à Laval où j’ai effectué ma première année de stage à la maison et la seconde chez Jean-Paul Marmion. Entre deux, j’ai travaillé un meeting d’hiver chez Pierre Levesque durant lequel je suis passé professionnel grâce à PUTTING le 22 Janvier 2008. J’ai poursuivi mes études normalement en retournant dans l’écurie familiale mais en effectuant un second meeting cette fois chez le maître Philippe Allaire et quel bonheur de travailler aux côtés de ce grand manitou. Je me suis légèrement dissipé par la suite mais mes proches m’ont vite remis dans la route du travail et de la bonne humeur, ce qui m’a permis de progresser énormément ces derniers mois.
Aujourd’hui, tu comptabilises 209 victoires dans ta carrière et déjà 13 cette année. Comment expliques-tu une telle réussite car rappelons-le tu n’as que 23 ans !
Je ne l’explique pas (rires). Je prends chaque drive normalement sans me mettre de pression particulière. Je suis à l’écoute de mon partenaire, restant concentré à l’échauffement comme en course. Je prends un réel plaisir à chaque fois que je drive et je n’aime pas perdre donc ça doit jouer aussi dans mon comportement. Peut-être aurais-je plus de pression le jour où j’aurais un crack entre les mains, je vous le dirais à ce moment-là (rires).
Justement, tu fais souvent partir tes chevaux en tête. As-tu un secret pour pour réaliser cet exploit même avec des chevaux compliqués ?
Je ne l’explique pas non plus. Pour moi, cela semble normal, je ne fais rien de particulier. J’aime souvent volter les chevaux à l’extérieur en les lançant un peu plus vite que les autres, peut-être est-ce cela mais je n’en suis vraiment pas sûr.
Beaucoup d’entraîneurs te font de plus en plus confiance, as-tu d’autres professionnels qui ont fait appel à tes talents pour un proche avenir ?
J’ai une belle réussite pour Philippe Boutin depuis quelques semaines mais ses chevaux sont archi prêts les jours de course. Je drive pour pas mal de monde en province désormais, pour l’écurie familiale bien entendu, et Benjamin Goetz m’a contacté pour driver certains de ces chevaux cet été.
Penses-tu à court ou moyen terme t’installer à ton propre compte ?
Biensûr j’y pense. Mon père a gonflé son effectif pour moi et me laisse gérer l’écurie quand il n’est pas là. Je compte dans un premier temps faire pas mal de kilomètres durant les prochains mois pour driver un peu partout et un peu plus, mais il est clair que gérer ma propre écurie est un objectif que je me suis fixé et je mettrais les moyens nécessaires pour y parvenir.
L’année dernière, tu as remporté 38 succès. Penses-tu faire mieux cette année ?
C’est l’objectif c’est certain ! Si je continue au rythme actuel, je pense faire largement mieux que l’année dernière et dans le même temps je drive plus que l’an passé donc c’est un peu plus facile.
Tu as un cheval en particulier qui t’as marqué ces dernières années ?
Je suis fan de ROXANE GRIFF, c’est une guerrière !!! Elle est volontaire, donne toujours le meilleur d’elle-même en course et n’a trouvé qu’un certain READY CASH pour lui barrer la route de leader de sa génération. Sébastien Guarato a réalisé un travail formidable avec elle tout au long de sa carrière.
Si demain tu es entraîneur, il y a un cheval que tu aimerais avoir dans tes boxes ?
UNIVERS DE PAN car il a l’air cool comme poney ! Il est brave, simple, courageux, sympa à entraîner et possède une classe folle. Un pur bonheur pour un entraîneur…
Si tes proches devraient décrire ta principale qualité et ton principal défaut, ce serait quoi ?
Gentil mais mauvais perdant (rires). J’ai soif de victoires et c’est essentiel dans notre métier donc je n’aime pas perdre une course qui me semblait accessible.
Tu as une manière particulière de fêter tes victoires ?
Comme beaucoup, il est utile de récompenser le travail de l’équipe donc on ouvre une bouteille de champagne autour d’un bon repas.
Quel est ton meilleur pote dans le milieu ?
Fabien Gence qui est vraiment un mec génial, droit et honnête.
Si pour une raison quelconque une carrière dans les courses n’aurai pas été envisageable, tu aurais aimé faire quoi de ta vie ?
J’aurais adoré être pilote automobile. Je ne suis pas spécialement fan de voitures mais la compétition, la vitesse, les sensations éprouvées sont semblables à celles des courses hippiques.
Que faudrait-il améliorer dans le système des courses actuel ?
Les suédois nous ont fait mal cet hiver car ils ont les temps partiels et travaillent avec. En France, on a quelques années de retard dans beaucoup de domaines mais avoir les partiels seraient bénéfiques à beaucoup de professionnels.
Comment juges-tu les médias spécialisés ?
Je ne suis pas beaucoup les médias, car il n’y a aucun travail de fond réalisé dans le contenu des informations données aux lecteurs ou téléspectateurs. Je regrette également le mensonge de certains journalistes à parler en notre nom sans nous avoir questionnés auparavant. Il faudrait que les informations soient plus explicites et que des sujets plus ouverts fassent leurs apparitions.
Il me semble avoir compris que ton entraîneur préféré est Philippe ….
Philippe Allaire en effet. Cet homme est un génie tout simplement et possède une main extraordinaire tant pour l’entraînement que pour la drive.
Et le meilleur driver ?
JMB of course… En course, il t’invente des choses à chaque fois et possède une vision incroyable durant celle-ci. Il sait analyser, avant, pendant et après. Il a tout d’un grand (rires)
Tu as des loisirs, des passions que tu aimes pratiquer durant ton temps libre ?
J’adore le squatch que je pratique dès que possible.
Quelques noms de chevaux de l’écurie à suivre au cours des prochaines semaines ?
SUPER BERRY CHENOU que nous avons d’ailleurs préparé pour la première étape du Trophée Vert à Tours, ABLETTE JIHEM qui vient de s’imposer et qui devrait bien faire prochainement à Vincennes, et le bon REMEMBER JIHEM qui aura de bons engagements en nocturne à Vincennes.
On termine habituellement par le prochain pénalty du pro ?
Bon je vais assurer le coup alors (rires). URFINA HEULINOISE entraînée par Philippe Boutin bénéficiera d’un super engagement lundi à Caen et la victoire est attendue sur ce 2200m autostart. Je viens de gagner facilement avec et elle devrait répéter au vu de l’opposition.
Un grand merci à ce sympathique jeune homme qui lui aussi a tout d’un grand et qui devrait se révéler aux yeux du grand public cette année. Un petit conseil, retenez bien son nom car il va faire très mal dans les prochains mois !!!
Jeune professionnel au franc parler, faisant parti des plus doués de sa génération, Richard Joly accomplit un travail éloquent depuis plusieurs années et ne cesse de monter en puissance. C’est avec une grande simplicité qui le caractérise qu’il a accepté de nous recevoir et se confier sur son parcours qui va le mener dimanche au Prix de Vincennes, un Groupe 1 où il sera associé à APOLLON DE LA LYS.
Richard, peux-tu nous retracer ton parcours dans le milieu des courses !
Mon père était entraîneur et ma mère a été la première apprentie de France. C’est donc tout naturellement que je suis né dans ce milieu. J’ai intégré l’école de Laval durant mon adolescence où j’ai effectué deux années d’apprentissage chez mes parents. En poursuivant mes études, je suis resté un an chez Christian Bigeon en stage puis une année chez Jules Lepennetier. J’ai ensuite rejoint l’écurie de Mathieu Fribault comme salarié où je suis resté un an puis je suis retourné aux sources, dans la famille, où j’avais beaucoup de montes extérieures ce qui m’a permis de rencontrer Stéphane Meunier avec qui j’ai beaucoup collaboré. Le meeting d’hiver suivant, j’ai eu la chance de travailler pour l’écurie de Claude Guedj. Je suis passé professionnel en mai 2010 et n’ayant pas un « nom » relativement connu dans le milieu, j’ai décidé de décrocher ma licence d’entraîneur, chose qui m’a permis de m’installer à mon compte en Janvier 2011 dans la ferme de mon grand-père, Jean Couëron, à qui je dois tout dans ma réussite.
En parlant de tes installations, peux-tu nous décrire dans quelles conditions exerces-tu ?
La propriété est située à Guenrouet, entre Nantes et La Baule, sur 65 hectares, avec une ligne droite de 960 mètres et une douzaine de paddocks. Les chevaux sont en stabulation et je possède également un marcheur de six places. Mon père est également sur place où il a son petit effectif. Je dispose d’un salarié et suis à la recherche d’un nouvel apprenti. D’ailleurs si une personne motivée est interessée à l’idée de nous rejoindre, c’est avec grand plaisir (rires).
Combien comptes-tu de victoires à ce jour ?
Je suis actuellement à 134 victoires depuis le début de ma carrière.
Quelle est ta plus grosse année ?
J’ai connu une très bonne année en 2011 mais en 2013, l’écurie compte 15 gagnants ce qui me satisfait pleinement et il est bien possible que celle-ci soit donc la meilleure.
Quel cheval t’as le plus marqué dans ta vie ?
JAG DE BELLOUET sans hésitation ! C’était un cheval complet qui alternait attelé et monté avec une grande facilité. C’était un « carnivore » avec ses adversaires !
Quel est le cheval que tu aurais rêvé d’entraîner ?
TEXAS CHARM est un cheval exceptionnel qui réalise des prouesses actuellement. Il sera sûrement l’un des favoris au prochain Prix d’Amérique et j’en ferais volontiers mon préféré.
Quelle est ta principale qualité et ton principal défaut ?
Je suis quelqu’un de rigoureux, de très méticuleux. Par contre, je peux être parfois lunatique mais nous le sommes un peu tous (rires)
Tes collègues t’ont-ils donnés un surnom ?
Non pas vraiment, mes amis m’appellent « Rich ». Après, je ne suis peut-être pas au courant (rires).
Comment aimes-tu fêter tes victoires ?
La tradition est de déboucher une bouteille de champagne afin de féliciter le travail de l’équipe et la motiver car nous savons tous que nous pouvons tout perdre du jour au lendemain dans notre milieu.
Penses-tu avoir réalisé tes objectifs en 2013 ? Quels seront ceux de 2014 ?
Oui avec une quinzaine de victoires dans l’écurie sans comptabiliser les montes extérieures, l’année a plutôt été bonne. Je ne me fixe jamais d’objectifs, le principal dans notre métier étant de garder une constance dans notre travail et prouver aux autres que nous sommes capables de faire aussi bien. Le reste n’est que du bonus qui honore le travail intense de l’équipe au quotidien.
Quel est ton meilleur ami dans le milieu ?
J’ai deux très bons potes qui sont Antoine Wiels et Jonathan Carré que je salue au passage. Nous sommes de la même génération et nous pouvons échanger en toute confiance sur tout et rien.
S’il n’y avait pas eu les courses, qu’aurais-tu aimé faire dans la vie ?
J’aurais bien aimé exercer la même profession que mon grand-père, Jean Couëron, qui était agent immobilier et a vraiment réussi sa vie. Malheureusement, il nous a quitté en 1993.
Que faudrait-il changer à l’heure actuelle dans le système des courses ?
Le monde des courses à l’étranger va mal. Beaucoup de professionnels et propriétaires européens achètent des chevaux français ou viennent s’installer sur notre sol. Je pense que la protection des entraîneurs français par les institutions n’est pas assez forte actuellement.
Comment juges-tu les médias ?
L’arrivée d’Equidia, qui retransmet les courses en direct, a permis de démocratiser notre milieu en médiatisant les courses et en faisant arriver de nouveaux propriétaires même des personnes qui ne connaissaient rien aux chevaux. Je pense qu’en communiquant de manière informative et éducative, nous pouvons encore développer l’institution des courses à un plus grand panel.
Quel est selon toi le meilleur entraîneur français, ainsi que le meilleur driver ?
Je suis très admiratif du travail de Sébastien Guarato qui a cette force de comprendre chaque cheval. Concernant les drivers, j’en apprécie beaucoup comme Franck Nivard qui possède cette faculté de s’adapter à chaque cheval. Chez les jeunes, David Thomain est le futur JMB à mon humble avis.
Comment occupes-tu ton temps libre ?
Je n’ai pas de temps libre (rires). Plus sérieusement, le peu de moments tranquilles que je peux avoir me permet de retrouver mes amis et d’aller au restaurant, en bref de décompresser un minimum.
Quels sont les espoirs de l’écurie ?
TON ECART est le meilleur cheval de l’écurie. Il devrait encore bien faire au trot monté après son excellente année. URANUS DU CHENE est capable à l’avenir de gagner son prix de série parisien. VALENTINE PRIOR fraîchement arrivée à la maison est une jument honnête sur qui je compte pour la province.
Tu seras associé à APOLLON DE LA LYS dimanche dans le Prix de Vincennes (G1). Comment abordes-tu cette course ?
Je suis d’un naturel très zen donc je ne me mets pas une pression insurmontable. Il est certain que l’on aborde ce genre de course un peu différemment mais mon calme est un atout qui me permet de bien me concentrer. APOLLON DE LA LYS est un cheval de classe qui m’a beaucoup plu en dernier lieu. Je le pense sincèrement capable de rivaliser avec ces chevaux-là. Il part bien et c’est un vrai trotteur, il est très sûr en course. Si tout se passe bien, il devrait être dans les 4 premiers.
Nous avons pu découvrir à l’issue de cet entretien un jeune homme censé, simple, d’une gentillesse exemplaire, qui ne cesse d’évoluer au fil du temps. Richard Joly fait partie de cette jeune génération très en vogue depuis cette année et qui devrait continuer à faire parler de lui dans les mois et années à venir.
Fils d’agriculteurs, Etienne Lefranc a dès son plus jeune âge exercé une passion dévorante pour le cheval. Ses parents l’ont encouragés à découvrir si sa vocation pouvait être dans ce milieu en l’envoyant dès l’âge de 12 ans pendant ses jours libres et ses vacances à l’Ecurie Faucon, où il a observé, posé des questions, pratiqué et découvert que c’était là-dedans son futur !!
Raconte-nous ton parcours !!
Après avoir découvert ma vocation dans les chevaux, je suis rentré à l’école de Graignes où j’ai effectué mes études J’ai tout d’abord commencé par un stage chez Jean François Popot, puis je suis allé 4 ans chez Joël Norgeot qui m’a permis de remporter pas mal de courses, j’ai poursuivi chez Jean Claude Hallais qui m’a par ailleurs proposé d’effectuer un stage en Suède chez Stig Johansson où j’ai découvert une mentalité différente, des méthodes d’entraînement qui l’étaient également, et j’ai finalement beaucoup apprécié cette aventure tant sur le plan professionnel que sur le plan humain. A mon retour, je suis retourné chez Jean-François Popot afin de finir mon apprentissage et passer rapidement professionnel à l’âge de 22 ans. J’ai eu la chance ensuite de pouvoir m’installer à mon propre compte, un propriétaire me faisant confiance.
Peux-tu nous parler de tes installations ?
J’ai acheté une ferme à Hudimesnil dans la Manche que j’ai transformé au fil des années pour atteindre aujourd’hui un total de 31 hectares. L’écurie est composée de 25 boxes et autant de paddocks tous avec abris. Je possède deux pistes, l’une en sable de 900m et l’autre en terre de 850m ainsi qu’un atout important, la plage à quelques kilomètres de chez moi. L’air marin ainsi que le sol font un bien fou aux chevaux. Je travaille avec ma femme ainsi que deux employés, Florian Ginard et Arthur Leportier
Te souviens-tu de ta première victoire ?
Bien évidemment !! C’était en 1991 à Bagnoles sur l’Orne au trot attelé pour l’entraînement de Joël Norgeot, le cheval s’appelait TONY DE BILLERON
Combien de succès as-tu à ton actif ?
J’ai dépassé la barre des 200 succès que ce soit en tant qu’entraîneur ou de driver et j’espère que le chiffre continuera d’augmenter (rires)
Quelle a été ta meilleure année ?
Je pense sincèrement que ce sera cette année. Nous sommes très bien partis, les espoirs de l’écurie répondant pour le moment à nos attentes. J’ai quelques sujets très intéressants qui feront très certainement un bon meeting d’hiver
Quel est le cheval qui t’as le plus marqué dans ta carrière ?
Pour mon entraînement, c’est évidemment ROSSOLI qui a remporté 21 courses en 47 sorties, le ratio est excellent. C’est un brave cheval qui met son cœur sur la piste et qui ne déçoit jamais. Malheureusement, à cause d’un problème de boulet, le cheval ne fera pas la carrière qu’il aurait dû faire. Sinon, un cheval comme JAG DE BELLOUET ne peut que marquer tous les esprits. Il était d’une puissance et d’une robustesse incroyable. Christophe Gallier étant installé près de chez moi, j’ai pu le voir bon nombre de fois et il était tout simplement extraordinaire comme cheval
Quel est le cheval que tu aurais rêvé d’entraîner ?
TENOR DE BAUNE reste pour moi le meilleur cheval que l’on ait vu, il pouvait tout faire et avait un cœur incroyable qui lui permettait de se transcender sur la piste, un rêve pour tout entraîneur
Quelle est ta principale qualité ainsi que ton défaut ?
J’ai un bon sens de l’organisation, j’aime travailler de façon carrée et ne pas perdre mon temps. Par contre, la conséquence est que je suis peut-être trop perfectionniste mais c’est loin d’être mal
Quel est ton meilleur ami dans le milieu ?
Je suis une personne humble et simple, je salue tous mes collègues et discute volontiers avec eux. Je ne pense pas avoir d’ennemis (rires)
Comment fêtes-tu tes victoires ?
Très simplement… Je reste très sérieux dans mon travail et lors de victoires importantes, il est normal d’ouvrir la bouteille de champagne pour féliciter et motiver toute l’équipe qui travaille au quotidien mais toujours sans excès.
Quels sont tes objectifs pour 2013 ?
Mon but principal est de régler mes factures. Je n’aime pas me fixer d’objectifs en début d’année. J’essaie surtout de ne pas me louper quand je prépare une course avec un de mes pensionnaires, je préfère avancer à court terme que d’être plein de désillusions en fin d’année
S’il n’y avait pas eu les courses, qu’aurais-tu aimé faire dans la vie ?
Les chevaux … (rires) J’aurais sûrement essayé de percer comme jockey d’obstacle, je trouve cette discipline magnifique et les sensations doivent être formidables en course
Pour toi, quel est le meilleur driver en activité ? Le meilleur entraîneur ?
Il n’y a qu’à remarquer le palmarès et le ratio de victoires de Jean Michel Bazire pour comprendre qu’il est le meilleur en activité mais attention car la jeune génération est pétrie de talent. J’admire beaucoup le travail de Jean-Philippe Dubois qui est à l’écoute de ses chevaux, les comprend, les améliore, et sait comment les faire vieillir. Il effectue un boulot formidable !!!
Que faudrait-il changer dans les courses ?
Je ne pense pas être original mais il faut que les sociétés de courses se mobilisent pour ramener du public dans les tribunes. Nous, professionnels, éprouvons plus de sensations à courir devant des tribunes pleines que vides.
Quel est ton avis sur les médias ?
Equidia a été un gros plus dans le milieu en diffusant toutes les courses. Je trouve néanmoins qu’avec le nombre important de courses aujourd’hui, les journalistes n’ont plus le temps d’interviewer plus longtemps les pros et c’est dommage car ils ont des choses à dire. Je regrette également le fait que certains journalistes font les questions et les réponses, sans nous consulter, cela peut induire en erreur le turfiste qui ne lit pas nos réels propos mais des avis personnels de journalistes. Mais ils ne sont qu’une petite minorité, car il y a bon nombre de journalistes très compétents
Comment occupes-tu ton temps libre ?
Je n’en ai que très peu (rires) J’aime me réunir avec mes amis autour d’une bonne table, c’est simple mais convivial et nous fait aérer notre esprit
Le prochain choco d’Etienne Lefranc ?
VERDI DE TILLARD effectuera ses débuts lundi 9 septembre à Vincennes. Je ne vais pas courir de façon très méchante mais il possède une chance très régulière et j’espère faire l’arrivée
Quelques éléments à suivre au cours des prochaines semaines ?
ROSSOLI qui est le fer de lance de l’écurie disputera la finale du Trophée Vert à Craon, VERDI DE TILALRD, TOISON DE TILLARD, URFIN DU VIVROT, VERTU DE TILLARD, VIVALDI DU VIVROT
Un grand merci à Etienne Lefranc pour sa bonne humeur, sa sympathie, sa franchise, et le temps qu’il a consacré à nous répondre. Nous lui souhaitons beaucoup de réussite à l’avenir !!!
C’est un grand homme que l’on a pu rencontrer : grand par le talent, la bonté, l’accessibilité accompagné d’une bonne dose de lucidité, Bertrand Le Beller peut voir l’avenir en rose car son travail et sa vision des choses lui ont permis de se hisser parmi les entraîneurs les plus talentueux du milieu et c’est avec une grande franchise qu’il s’est confié sur sa réussite
Raconte-nous en quelques mots ton parcours
Mon grand-père était étalonnier au Haras du Pin, mon père était driver amateur donc je côtoyais le cheval depuis tout gamin. J’ai suivi des études afin de devenir vétérinaire équin avec l’orthopédie comme spécialité, mais j’avais dans le même temps pris ma licence amateur à l’âge de 18 ans. A 27 ans, mes études terminées, j’ai pratiqué durant 2 années avant de partir à l’aventure et tenter de devenir entraîneur
Justement, comment tu t’y es pris pour réaliser cet objectif ?
Après 35 victoires en amateur, j’ai dû gagner à nouveau 10 courses toujours en amateur pour effectuer le stage d’entraîneur à Grosbois. L’étape suivante a été de quitter mon sud-ouest natal pour travailler au Haras de Vauvert pendant 3 ans, et de m’installer ensuite à mon propre compte. J’ai loué des boxes à Mr Royer au Haras de Villeneuve durant 3 années, puis à André Le Courtois pour la même durée, et depuis le 1er juillet de l’année dernière, j’ai enfin acquis ma propre structure avec ma femme Emilie
Peux-tu nous parler de tes installations ?
Mon écurie est sur 15 hectares, avec une piste ronde de 830m et une ligne droite de 930m. J’ai également 16 boxes et autant de paddocks, et je vais installer à court terme 4 nouveaux boxes et 4 stalles de préparation.
Te souviens-tu de ta première victoire ?
Oui, c’était la deuxième course de ma carrière avec RUBIS DE VRIE sur l’hippodrome d’Eauze en 1991
Combien comptes-tu de victoires à ce jour en tant qu’entraîneur ?
Je dois comptabiliser environ 80 victoires sans connaître le nombre exact
Quelle a été ta plus grosse année ?
Celle en cours même si elle n’est pas finie. Les résultats sont très bons et beaucoup de mes pensionnaires m’ont apportés de vives satisfactions. Je croise les doigts pour que tout continue sur la même dynamique
Quel est le cheval qui t’as le plus marqué dans ta carrière ?
POP STAR car il m’a permis de remporter le Prix Henri Ballière (G2) en 2007. Mais il faut savoir que le cheval n’avait que 50 000 euros de gains et que 2 jours avant la course, il avait une seime ce qui réhausse sa performance
Quel cheval rêverais-tu d’entraîner ?
Avec ce qu’il fait à l’heure actuelle, TEXAS CHARM est le cheval que tout entraîneur rêverait d’avoir dans ses boxes. J’aime beaucoup aussi le poulain de mon voisin Franck Anne AKIM DU CAP VERT, il a fait un truc incroyable à Enghien récemment
Quelle est ta principale qualité mais aussi ton défaut ?
Je suis un gros bosseur c’est indéniable et je ne minimise pas mes efforts. Par contre, il peut m’arriver de faire preuve d’impatience dans la vie mais qui n’a pas ce défaut (rires)
Quels sont tes objectifs pour 2013 ?
Je voudrais avoir plusieurs chevaux capable de rivaliser à Paris. Je pense que j’ai quelques bons éléments à l’heure actuelle qui iront défier les parisiens à l’avenir
Quel est ton meilleur ami dans le milieu ?
Arnaud Triomphe qui gère notre petit élevage, les « VET », depuis 8 ans désormais. Notre premier produit était d’ailleurs HARMONIE CHERRY
Pourquoi avoir choisi ce préfixe ?
Nous avons tous effectués des études de vétérinaire, et il nous semblait donc logique de prendre ce préfixe en référence à notre métier de base
S’il n’y avait pas eu les courses, aurais-tu réalisé ta carrière dans cette voie ?
Biensûr, j’adorais mon métier et j’aurais continué à exercer mais le virus des courses m’a appelé et ma nouvelle orientation me satisfait pleinement. De plus, je me sers régulièrement de mes connaissances acquises pendant mes études pour les chevaux de mon écurie
D’après toi, que faudrait-il changer dans les courses actuellement ?
Le point le plus important est de ramener du public sur les hippodromes. Il faudrait organiser des activités pour toutes les catégories de personnes afin de leur donner l’envie de se déplacer. Il faudrait aussi trouver des solutions sur le dopage des chevaux qui reste un problème récurrent
Comment juges-tu les médias ?
Ils sont utiles c’est indéniable mais régulièrement les intervenants ont des propos erronés. Sans nous interroger, ils expliquent aux téléspectateurs leurs propres avis mais qui ne sont pas forcément exacts avec la réalité des choses
Quel est à ton avis le meilleur driver / entraîneur en France ?
Franck Nivard est universel avec les chevaux. Il a des mains pour tous les chevaux ce qui lui donne un sérieux avantage par rapport à ses collègues. Sébastien Guarato lui est un entraîneur très dynamique, qui grâce à sa bonne humeur et son enthousiasme, donne le moral à son équipe et permet d’accomplir un travail de très grande qualité sur ses chevaux
Quels sont tes loisirs, passe-temps ?
J’aime partir en vacances, me vider l’esprit et penser un peu à autre chose. D’ailleurs, j’ai prévu de partir quelques jours en Septembre avec ma femme. Je fais aussi pas mal de sport afin de garder une bonne santé physique. Je voudrai me lancer un petit défi aussi prochainement, à savoir sauter en parachute, un rêve depuis très longtemps
Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui souhaite se lancer dans la profession ?
Il faut être passionnée, et surtout croire en ses rêves
Le prochain choco de Bertrand Le Beller ?
Je vais partir très confiant avec AVATAR VET le 10 juillet prochain à Enghien. C’est un petit cheval que j’aime beaucoup et qui a à mon avis la pointure parisienne
Quelques chevaux à suivre lors des prochaines semaines pour les turfistes…
AVATAR VET, AUSTINE DE VAUVERT, VOLGA DU LAC, ATINO DE L’ORMERIE sont de très bons éléments à suivre ainsi qu’une inédite très prometteuse ACAPPELLA VET qui débutera ce mois-ci
Le mot de la fin ?
Je souhaiterai remercier ma femme Emilie qui m’accompagne depuis des années dans mes aventures, qui m’a épaulé et qui le fait encore chaque jour dans la vie de notre entreprise et qui est toujours là quoi qu’il arrive. Elle fait un travail extraordinaire quotidiennement pour l’écurie
Entraîneur désormais bien connu des turfistes, Aymeric Thomas a réussi en l’espace de quelques années à se forger une belle réputation dans le milieu des trotteurs grâce à sa réussite constante qui le caractérise. Il a réussi à mettre sur le devant de la scène les meilleurs éléments de son écurie en les faisant évoluer dans le bon sens. Nous sommes donc partis à sa rencontre afin d’en savoir plus sur le personnage
Peux-tu nous raconter ton parcours ?
Je ne suis pas issu du milieu des courses. Mes parents travaillaient dans le commerce de bestiaux et je n’étais pas prédestiné à cette carrière. Mon père a acquis par la suite quelques trotteurs et je me suis de plus en plus intéressé à cela. J’ai commencé par faire des courses de poneys avant de partir à l’école de Graignes pour effectuer mes études. J’ai effectué mon premier stage chez Jean-Baptiste Bossuet à l’époque du champion TENOR DE BAUNE, puis à la fin de mes études, j’étais salarié chez Loïc Groussard durant 4 années. Puis comme vous le savez, j’ai travaillé pour le compte de Mr Jean-Paul Marmion durant 7 ans. Par la force des choses, et avec un objectif bien en tête de m’installer arrivé à la trentaine, j’ai donc sauté le pas et depuis 2005 je suis à mon compte.
Te souviens-tu de ta première victoire ?
C’était en 1991 à Vincennes avec TENOR DE MAREUIL pour le compte de Mr Bossuet. Ce n’était que ma seconde course et ça reste un grand moment.
A ce jour, combien comptes-tu de victoires à ton actif ?
Je suis actuellement à 442 victoires très précisément (rires)
Quelle a été la plus belle année de ta « jeune » carrière d’entraîneur ?
Sans aucun doute l’année dernière où des chevaux comme QUICKLY PARIS qui a remporté le Buenos Aires à Enghien, SOPHIE DU VIF qui s’est emparée du Trophée Vert, ou encore TANIA DE BOUGY m’ont pleinement satisfait confirmant les espoirs placés en eux
Quel est le meilleur cheval que tu as eu la chance de driver ?
TENOR DE BAUNE lors de mes débuts je l’ai monté à la promenade, c’était vraiment quelque chose. Il avait une telle musculature… Un cheval très impressionnant et même si ce n’était pas en course, les sensations procurées restent inoubliables.
Peux-tu nous parler de tes installations actuelles ?
J’ai commencé par louer des boxes chez Tony Pointeau durant 1 an, puis j’ai loué une structure à Philippe Legras dans le Nord de la Mayenne durant 3 ans. Il y a maintenant quatre ans, j’ai acquis une ferme familiale en Mayenne et l’ait transformé en centre d’entraînement où j’ai 5 pistes qui se décomposent en une dédiée au training de 700m, une piste de 1000m, une autre de 1 000m pour la promenade et deux lignes droites terre/sable de 1 000m, un Barn de 25 boxes, un manège 6 places et 25 paddocks, tout cela sur 30 hectares.
Comment se compose ton équipe ?
Ma femme qui est l’élément clé s’occupe de la comptabilité et l’administratif, j’ai également Jordan Almin qui est comme mon 1er garçon, Caroline Théault spécialisée au trot monté, Loréna MORVAN vient d’intégrer l’équipe et cet été arrivera une apprentie.
Quel est le cheval que tu rêverais d’entraîner ?
READY CASH sans hésitation !!! Ce qu’il a fait depuis l’âge de 2 ans sans jamais connaître de coups de pompes est tout simplement incroyable. Chaque entraîneur rêverait d’en toucher un comme ça durant sa carrière
Quelle est ta principale qualité ainsi que ton plus gros défaut ?
Je suis très patient avec mes chevaux, j’aime les faire vieillir, et je suis à la fois très perfectionniste. Mon défaut serait sûrement que je suis assez réservé et discret, la communication n’est pas mon fort (rires)
Tes collègues t’ont-ils trouvés un surnom ?
Seulement dans mon entourage très proche où l’on m’appelle …. Allez je vais le dire : Mimic …
Quel est ton meilleur ami dans le milieu ?
J’ai pas mal d’amis mais pas de meilleur ami, mon confident restant mon cousin mais cela reste une figure de mon entourage très proche
Comment fêtes-tu tes victoires ?
Il faut féliciter l’équipe et les motiver donc nous buvons volontiers une coupe de champagne afin de décompresser un peu dans le même temps
Quels sont tes objectifs pour 2013 ?
Mon principal objectif est d’assurer un chiffre d’affaires fixé en début d’année. Ensuite, le reste sera du bonus que je prendrais volontiers en espérant connaître de belles réussites comme l’année dernière
S’il n’y avait pas eu les courses, qu’aurais-tu aimé faire dans la vie ?
Gamin, je voulais être pilote de voitures de courses. Je suis devenu à la place pilote de voitures vivantes
Qu’est ce qui t’insupportes dans le milieu ?
Le manque d’honnêteté de certaines personnes fait peine à voir, mais malheureusement c’est dans la mentalité humaine donc pas spécifique à notre milieu
Que faudrait-il changer dans les courses d’après toi ?
Ramener du public !!!! C’est une nécessité absolue mais il faudrait déjà pour cela pratiquer les entrées gratuites sur les hippodromes, et organiser des animations et activités pour un large public afin de ratisser le maximum de spectateurs. C’est plus sympa pour nous professionnels de lutter sur la piste devant une belle tribune remplie plutôt que vide
Quel est d’après toi le meilleur driver et entraîneur en France ?
Le meilleur entraîneur reste Thierry Duvaldestin sans aucun doute. Franck Nivard est pour moi le professionnel qui se détache dans les drivers mais je tiens aussi à féliciter JMB pour son punch dans les pelotons car après tout ce qu’il a subit, il reste l’un des tout meilleurs
Comment juges-tu les médias ?
Ils sont très utiles pour diffuser les courses, que ce soit en France ou à l’international, et permettent d’informer les turfistes. Dommage que parfois, nos paroles ne sont pas retranscrites telles que nous les déclarons aux journalistes.
Comment occupes-tu ton temps libre ?
J’ai une petite fille Anaïs de 18 mois à qui je consacre tout mon temps libre même s’il est assez restreint
Un conseil pour un jeune souhaitant se lancer dans le milieu ?
Il faut être un vrai passionné, travailleur, courageux, mais surtout être serein et patient à savoir ouvrir les yeux et les oreilles comme me le disait à l’époque Jean-Paul Marmion
Le prochain choco d’Aymeric Thomas...
J’ai une très bonne chance avec SOPHIE DU VIF dans une dizaine de jours à Vincennes où nous ferons le maximum pour ne pas décevoir les lecteurs de Bruits d’Ecuries
Quels sont les principaux espoirs 2013 de ton écurie ?
Je compte beaucoup sur UCCELLO SOMOLLI qui est un très bon cheval d’avenir, SOPHIE DU VIF, QUICKLY PARIS bien évidemment, TANIA DE BOUGY qui courra d’ailleurs début juillet à Enghien avec une chance, UNEMAUD VERDERIE mais aussi VANDERLOV
Le mot de la fin ?
Je souhaite remercier toutes les personnes qui m’ont permis d’être là aujourd’hui et qui m’ont fait confiance comme Bernard Favrel l’éleveur des « Vif », Mr Aumont et sa fille Valérie les éleveurs de QUICKLY PARIS, Mr Sabin celui d’UNEMAUD VERDERIE, ou encore Mr Montfort l’un de mes propriétaires et bien sûr ma femme et toute mon équipe qui travaille d’arrache pieds chaque jour.
Mercredi 22… v’la Casa : en mai le galop, c’est gala à Anfa !
Le premier des deux rendez-vous avec les courses marocaines programmés par le PMU en 2013 se déroulera ce mercredi 22 mai à Casablanca (le second étant prévu pour le 23 novembre). Au programme de cette mini-réunion, cinq épreuves réservées aux galopeurs qui ont réuni pas moins de 71 pur-sang sur des distances s’échelonnant de 1300 à 2100 mètres. Sous les feux des projecteurs, le 3 mai, avec la journée réservée au Pur-Sang Arabe, la piste d’Anfa est encore à la fête avec la présence de la chaîne de télévision Équidia qui devrait incontestablement influencer le public local à venir passer un bel après-midi sur le magnifique poumon vert de la cité marocaine. Côté jeu, avec une moyenne de plus de 14 partants, les cinq confrontations du jour devraient assurément générer pas mal d’engouement auprès des parieurs métropolitains. La France turfiste a ainsi l’occasion de découvrir une splendide structure que celle de la piste d’Anfa. Un cadre enchanteur avec son golf central et un outil de travail fonctionnel que les sportsmen apprécieront à n’en pas douter.
Cinq courses feront l’objet d’opérations promotionnelles avec en prime un voyage à gagner
Cinq compétitions serviront de support aux paris en jeux simples et combinés avec une opération promotionnelle proposée par une sélection de 5000 points de vente PMU. Une opération qui prendra effet 30 minutes avant le départ de la première course prévue à 16h45 (heure française), où le parieur se verra offrir 2 euros de mise s’il joue au moins 6 euros au couplé placé, 5 euros de mise offerte s’il joue au moins 12 euros et 10 euros de mise s’il joue au moins 20 euros toujours au couplé placé sur l’ensemble de la réunion. De plus les parieurs de métropole qui joueront avec leur carte PMU participeront automatiquement à un tirage au sort qui leur permettra de remporter un week-end pour deux à Marrakech.
L’intégralité de la réunion retransmise sur la chaîne Equidia.
Pour la seconde fois de son histoire, l’institution des courses marocaines se verra offrir une vitrine exceptionnelle auprès des sportsmen français grâce à la présence d’Équidia qui retransmettra en direct l’intégralité de la réunion (5 épreuves). Une manifestation qui ne devrait pas rester sans lendemain. Un rendez-vous pérenne dans le calendrier marocain. En tous les cas c’est ce que souhaite de tout cœur la SOREC (Société Royale d’Encouragement du Cheval), principal instigateur de l’événement. Une des priorités de l’organisme de tutelle, qui met un point d’honneur à promouvoir les courses hors de ses frontières… Gageons qu’à ce rythme et qu’en multipliant ce type d’initiatives, les courses marocaines n’auront plus aucun secret pour le turfiste métropolitain !
Textes par Georges Bernhardt
L’association « Les Chevaux Du Cœur », toute jeune puisque crée en 2011 par Emmanuel Warin, homme de cœur et de passion, également propriétaire dans l’âme, a depuis peu fait parler d’elle dans l’univers hippique, avec le premier cheval composant l’écurie qui a débuté sur les obstacles afin de représenter cette noble cause en faveur des enfants souffrant de maladies diverses. Nous sommes partis à la rencontre de cette personne exceptionnelle qui nous a expliqué son projet, son fonctionnement et les perspectives d’avenir
Monsieur Warin, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs !!!
Depuis gamin, je suis un passionné de chevaux, mes grands-parents récupéraient des chevaux destinés aux abattoirs afin de leur permettre d’avoir une retraite tranquille. Vers l’âge de la vingtaine, un ami m’a fait découvrir l’univers des hippodromes et je les ai vite fréquenté. J’ai par la suite rencontré Pierre Vercruysse qui m’a permis d’avoir une petite partie d’un cheval, ce qui était une grande joie pour moi. De fil en aiguille, j’ai acquis d’autres chevaux avec Pierre dont QUICK PRIDE, et je suis propriétaire chez lui depuis plus de 20 ans.
Comment est née l’idée des « Chevaux du Cœur » ?
J’ai connu malheureusement comme beaucoup de personnes diverses galères dans ma vie, et je voulais à mon tour aider des gens dans le besoin. J’ai donc crée l’association en proposant de reverser une partie des gains des chevaux aux Restaus Du Cœur. Ils n’ont pas souhaité recevoir d’argent provenant des courses, j’ai donc décidé d’appliquer ma seconde idée, à savoir effectuer des donations aux enfants malades.
Pouvez-nous nous expliquer le fonctionnement de l’association, ainsi que nous présenter celles avec lesquelles vous êtes en étroite relation ?
Tout d’abord, je tiens à préciser qu’il s’agit d’une association à but non lucratif. J’ai choisi trois associations que sont « Les Toiles Enchantées », « l’Association Laurette Fugain », ainsi que « Cœurs en Scène ». Le principe est simple, les gains de nos chevaux en course sont redistribués à hauteur de 25% par association et nous gardons 25% afin de financer les coûts des chevaux comme l’entraînement, les soins vétérinaires etc…
Avec quel professionnel travaillez-vous ?
J’ai décidé de travailler avec une jeune entraîneur bourrée de talents, Jessica Legatte, qui a quelques chevaux actuellement et qui connaît une très belle réussite.
Présentez-nous les chevaux de l’écurie…
Nous n’avons actuellement qu’un seul cheval qui s’appelle CASCO MOJADO et qui court en obstacle. L’association est trop jeune pour avoir un plus grand nombre de chevaux. C’est Jessica qui l’a acquis avec ses parents et nous a confié 20% du cheval. Nous la remercions grandement pour son geste.
Qui peut adhérer à l’association ?
Les particuliers peuvent effectuer un don libre pour l’association mais ne deviendront pas co-propriétaire pour autant. Par contre, ils pourront venir nous rendre visite sur les hippodromes, à l’entraînement, participer à nos cocktails, avoir des nouvelles du cheval etc… Nous attendons surtout de la part de professionnels qu’ils soient entraîneurs ou propriétaires de nous aider dans notre démarche en nous confiant un pourcentage minime de l’un de leurs chevaux afin de faire grandir l’effectif et nous permettre d’avoir un peu plus de visibilité
Avez-vous actuellement des partenariats ?
Nous sommes en phase de démarchage afin de trouver des PME qui pourraient nous soutenir dans notre avancée.
Qu’attendez-vous de la part de ces entreprises partenaires ?
Nous aimerions qu’elles participent à la vie de l’association. Elles peuvent nous aider par différents moyens comme nous accompagner dans l’achat de chevaux, faire une donation, de la publicité, ou tout autre moyen permettant d’accroître la notoriété des Chevaux Du Cœur et ainsi aider un maximum d’enfants
Quelles sont les personnes qui vous ont aidés pour la création et le suivi de l’association ?
Beaucoup de personnes sont à remercier. Tout d’abord, le cabinet d’avocats De Granvilliers représenté par Blanche De Granvilliers, qui m’a apporté son soutien, réalisé les statuts juridiques et qui s’occupe de nos formalités administratives. Hortence Ozmu, juriste de son métier, est également très présente dans la vie de l’association, tout comme Marie Caroline Blayn qui gère le service marketing, la société Home Jockey qui a conçu notre casaque, les Etablissements Bensson qui nous offre la ferrure, et le cabinet Paris Est Audit qui s’occupe de la comptabilité. Toutes ces personnes travaillent à titre gracieux et je me permets via cette interview de les remercier de tout mon cœur
Quels sont les objectifs à court/moyen terme de l’association ?
Nous souhaiterions avoir un second cheval avant la fin de l’année, et si possible par la suite un cheval dans chaque discipline (plat/obstacle/trot). Comme je vous le disais précédemment, trouver des partenaires est notre priorité actuelle et je me permets de lancer une demande via cet article
Prévoyez-vous des opérations événementielles prochainement ?
Quand l’association aura bien démarré, nous allons bien évidemment continuer de nous développer grâce à diverses opérations. Nous souhaitons organiser une journée découverte de Grosbois aux enfants malades de nos associations et leur faire découvrir le monde du cheval, organiser des cocktails avec nos donateurs et partenaires, effectuer des visites à l’entraînement de nos chevaux, faire la promotion de notre activité via des campagnes de pub, des soirées de charité …
Envisagez-vous de travailler avec d’autres professionnels par la suite ?
Pour le galop, nous sommes très satisfaits de Jessica Legatte et rien ne changera de ce côté-là. Nous fonctionnons sur le principe d’une relation de confiance et de fidélité. Si nous avons des trotteurs par la suite, nous choisirons un entraîneur sensible à notre démarche afin de s’occuper de nos représentants.
Pensez-vous défendre d’autres associations dans le futur ?
Si nous avons plus de chevaux ainsi que plus d’allocations remportées par nos chevaux, il est bien évident que nous essaierons de développer nos relations avec d’autres associations. Dans l’état actuel des choses, nous sommes encore très jeunes et ne pouvons nous concentrer que sur quelques partenaires associatifs.
Que peut-on vous souhaiter à l’avenir ?
Tout simplement que des personnes, particuliers et professionnels, croient en nous, en notre projet, et nous aide dans cette démarche caritative. Le bonheur donné aux enfants sera une vraie récompense pour nous.
C’est un homme simple, vrai, nature, avec une réelle motivation que nous avons rencontré. Bruits d’Ecuries s’associe aux « Chevaux Du Cœur » et apportera son aide dans l’évolution de ce projet remplit de bonne volonté, de passion, d’amour et de sincérité. Nous remercions infiniment Emmanuel Warin d’avoir pris le temps de nous accorder cet entretien. Vous pouvez à votre tour visiter le site des « Chevaux Du Cœur » (www.les-chevaux-du-coeur.com) , et aider toutes ces personnes qui travaillent chaque jour pour donner un peu de joie, un sourire, à tous ces enfants qui ne méritent pas leurs sorts.
Originaire de Loire Atlantique, Yvonnick Dousset, installé depuis 4 ans désormais, s’est doucement fait une réputation dans la profession grâce à sa simplicité, un travail acharné, et une motivation hors norme qui le nourrit depuis toujours ce qui nous a amené à aller le rencontrer afin de connaître davantage son parcours, mais aussi ses plus belles réussites, ses objectifs, mais surtout l’homme
Raconte-nous ton parcours en quelques mots…
Mon père était turfiste et m’emmenait très souvent sur les hippodromes, particulièrement sur celui de Machecoul. J’ai toujours été fasciné par les chevaux et je me suis dit qu’une carrière dans cette voie serait mon idéal où je pourrais être près d’eux chaque jour. Je suis donc rentré à l’école de Laval à l’âge de 14 ans où j’ai effectué mon premier stage d’apprentissage chez Mr Magret. Après l’école, je suis rentré au service d’Ali et Patrick Hawas durant deux années comme salarié, puis sept ans chez Christian Bigeon, et enfin deux ans chez Jean-Paul Marmion. J’ai souhaité par la suite m’installer mais ce n’était évident pour un jeune souhaitant se lancer. J’ai donc loué des boxes chez Jean-Marie Monclin puis j’ai eu la chance de pouvoir racheter l’établissement de Michel Triguel grâce à lui-même et j’y suis installé depuis 4 ans. J’ai commencé avec peu de chevaux comme RABBI JACOB, ROCKY VALLON … et cela m’a permis d’améliorer mes méthodes d’entraînement
Te rappelles-tu de ta première victoire ?
Biensûr !! C’était à Fougères pour Christian Bigeon avec un cheval qui s’appelait JOB HAUFOR. Une grande émotion au passage du poteau pour cette premièreQuant à ma première victoire PMU, c’était en janvier 2010 à Angers avec TORNADE DU DECLIC pour mon entraînement
A ce jour, connais-tu ton nombre de victoires ?
Je drive très peu donc je pense que j’ai dû en gagner une bonne vingtaine. Je préfère entraîner et préparer un cheval pour l’amener au top le Jour J, j’en suis d’autant plus récompensé s’il gagne
Quelle a été ta plus grosse année ?
2012 avec environ 24 victoires et l’éclosion de quelques bons éléments. En 2013, nous sommes bien partis puisque nous sommes déjà à 9 victoires. Nous allons essayer de battre le record (rires)
Quel cheval t’as le plus marqué dans ta carrière
RAMSEY DU HAM sans hésitation !! C’est le meilleur que j’ai eu pour le moment et il m’apporte encore de grandes satisfactions et j’espère que ce n’est pas fini
Peux-tu nous parler de tes installations ?
Je suis installé à Saint Charles La Forêt où exercait Michel Triguel auparavant. Je possède environ 35 hectares sur 2 sites, un établissement pour l’entraînement, et l’autre pour les poulains et les chevaux au repos. On peut trouver une piste de 600 mètres et une autre de 2,5 km incluant une ligne droite de 650m. J’ai également une douzaine de paddocks couverts car mes pensionnaires restent souvent en groupe en plein air afin de leur donner beaucoup de moral. Enfin, un manège couvert de 6 places est également à disposition.
Parle-nous de ta collaboration avec Open Horse. (écurie de groupe très connue)
Mathieu Abrivard et son père m’ont fait confiance lors de mon installation et m’ont donné quelques poulains. Comme Eric Richard, le gérant de l’écurie Open Horse en avait chez Mathieu, il m’a également fait confiance et je les remercie vivement. J’ai actuellement un poulain de 4 ans de cette écurie, ainsi que cinq poulains de 3 ans, et huit bébés de 2 ans. Cette collaboration me plaît beaucoup car nous avons de bons échanges avec Mr Richard.
Quel cheval aurais-tu rêver d’entraîner dans ta carrière ?
Pas spécialement un cheval en particulier, surtout un capable de pouvoir gagner le Prix d’Amérique, le rêve pour chaque entraîneur
Quelle est ta plus grande qualité ainsi que ton plus grand défaut ?
Je suis une personne rigoureuse mais aussi très accessible. Par contre, je suis tellement concentré dans mon travail que je manque parfois d’attention envers les autres.
Tes collègues t’ont-ils donné un surnom dans le milieu ?
A l’époque, j’étais dans la même chambre que Charly Mary. C’était l’époque du Dance Machine et tout le monde nous appelait Charly et Lulu mais ça personne ne le savait jusqu’à aujourd’hui où tu vas dévoiler l’un de mes petits secrets (rires)
Comment aimes-tu fêter tes victoires ?
Le plus simplement possible. On fait « péter » une bouteille avec l’équipe afin de récompenser le travail de tous et nous motiver à avancer positivement. La cohésion d’équipe et l’encouragement sont très importants et il faut donc profiter de ces bons moments.
Quels sont tes objectifs pour cette année 2013 ?
J’aimerai réaliser la même année que l’année dernière, mais surtout trouver une certaine constance dans mon travail et faire vivre correctement l’entreprise. Si on peut sortir un crack chez les jeunes, je ne dirai pas non (rires)
Tu as un meilleur ami dans le milieu ?
J’ai de bons amis que j’apprécie beaucoup mais pas un meilleur ami en particulier. Je suis quelqu’un de simple et je discute facilement avec tous mes collègues
S’il n’y avait pas eu les courses, qu’aurais-tu aimé faire dans la vie ?
Gamin, je voulais devenir menuisier. Je ne suis pas un grand bricoleur mais j’ai toujours aimé le bois, et travailler cette matière m’aurait vraiment plu
Que faudrait-il changer dans les courses actuellement ?
Je pense que nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne et un peu plus d’égalité entre nous autres professionnels serait de bonne augure pour la filière. Il faudrait également un peu plus d’égalité des commissaires envers les professionnels.
En dehors des courses, comment occupes-tu ton temps libre ?
Les chevaux me prennent tout mon temps. Mais dès que je peux avoir un peu de temps devant moi, je le consacre à mes filles avec lesquelles nous organisons des activités diverses.
Quel est selon toi le meilleur driver en France ?
Franck Nivard et Mathieu Abrivard sont vraiment très forts et ont une capacité d’analyse en course peu commune. Ils peuvent se dépêtrer de n’importe quelle situation
Et le meilleur entraîneur ?
Thierry Duvaldestin sans contestation possible !! Il peut transformer n’importe quel cheval, et ne se loupe quasi jamais quand il prépare un cheval. C’est un sacré metteur au point !!!
Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui souhaite se lancer dans le métier ?
Il faut toujours croire en ses possibilités, mais surtout être passionné et très courageux car le métier est difficile aussi bien mentalement que physiquement.
Comment juges-tu les médias actuels ?
Le gros soucis, c’est que les journalistes font les questions et les réponses. Ils parlent souvent à notre place sans que l’on ait dit quoi que ce soit et cela peut être énervant car une fausse info va diriger la colère d’un parieur vers nous alors que nous n’y sommes pour rien. Il faudrait plus de transparence dans l’envoi d’informations aux turfistes. Certains journalistes manquent cruellement d’objectivité.
Quels sont tes espoirs pour cette année ?
RAMSEY DU HAM bien évidemment qui courra sans doute les Ducs De Normandie, ULYSSE DU CREUZIL qui est un bon poulain en devenir, USSIA DU DECLIC et URSULINE DU CLOS
Un dernier mot ?
Je souhaiterai profiter de cette interview pour remercier toutes les personnes qui ont tenté le pari de me faire confiance dès le départ. Je pense notamment à Mr Oger (élevage du Creuzil), Mr Durand, Mr Théo, Mr Triguel qui m’a donné l’opportunité d’exploiter un cheval comme RAMSEY DU HAM, mais également tous les autres car je ne voudrais oublier personne. MERCI !!!
Nous avons rencontré un personnage d’une extrême sincérité, gentil, accessible, la tête sur les épaules et très professionnel. Le mental du cheval, l’environnement dans lequel il évolue, la recherche de l’évolution physique, sont les points forts sur lesquels Yvonnick travaillent afin de satisfaire ses propriétaires, mais aussi de se satisfaire à lui-même. Nous suivrons avec beaucoup d’attention l’évolution de cet entraîneur plein de talents et de générosité.
Raconte-nous ton parcours…
Depuis gamin, j’ai toujours eu un très bon contact avec les animaux, mon grand-père possédant une ferme, et j’avais une admiration particulière pour les chevaux. J’ai décidé d’en faire mon métier et de travailler avec eux au quotidien. Je suis donc entré à la Maison Familiale de Questembert où j’ai effectué mon apprentissage chez Franck Delanoé puis Loïc Dalifard. Par la suite, j’étais salarié chez Philippe Mortagne, puis chez Thierry Duvaldestin, mais je n’avais pas la chance de pouvoir courir. J’ai eu l’opportunité de travailler pour Bruno Marie qui est un excellent formateur et qui m’a donné la chance de pouvoir driver en course. En 4 ans passé chez lui, j’ai remporté la bagatelle de 70 victoires. L’envie de franchir le cap et de m’installer m’est alors venu et j’ai décidé de tenter l’aventure cela fait maintenant 2 ans
Te souviens-tu de ta première victoire ?
Oh que oui !!! C’était à Gournay En Bray pour Bruno Marie justement, 10 jours seulement après être arrivé chez lui. Le cheval s’appelait JET DES RONDES, c’était en 2006.
Tu as remporté combien de victoires depuis le début de ta carrière ?
Actuellement je cumule 83 succès en tant que driver
Quelle a été ta plus grosse année ?
Je suis un « jeune » entraîneur donc je ne peux vraiment comparer encore. Mais 2012 avec l’éclosion de ma bonne ALIZEA DU KASTEL et UN NUAGE D’OSMOZ qui a retrouvé de très belles sensations m’ont pleinement satisfait et je compte sur eux en 2013.
Quel est le cheval qui t’as le plus marqué dans ta carrière ?
UN NUAGE D’OSMOZ est mon cheval de cœur. J’ai commencé avec lui et il m’a apporté de vives satisfactions disputant des épreuves de Groupe. C’est également lui qui m’a donné l’envie grandissante de m’installer à mon compte.
Peux-tu nous parler de tes installations ?
Je loue une cour à Grosbois donc je bénéficie des meilleures installations pour préparer mes chevaux de la meilleure des manières. Le cadre est magnifique et c’est un réel plaisir de travailler ici
Quel cheval aurais-tu rêvé d’entraîner ?
OURASI sans aucun doute car avoir un cheval capable de gagner 4 Prix d’Amérique, c’est un rêve de toute une vie pour tout entraîneur
Quelle est ta plus grande qualité dans la vie ainsi que ton plus gros défaut ?
Je suis une personne très travailleuse mais surtout très droite, j’ai horreur de l’injustice. Le petit point négatif serait que je suis assez têtu mais qui ne l’est pas (rires)
Tes collègues t’ont-ils donné un surnom ?
Pas spécialement, tout le monde m’appelle Manu.
Comment aimes-tu fêter tes victoires ?
Auparavant, je restais très modéré me concentrant davantage sur mon travail. Mais il est vrai que c’est agréable de boire une coupe de champagne lorsque l’on remporte une course afin de féliciter tout le monde et se motiver à continuer dans le bon sens.
Quels sont tes objectifs pour 2013 ?
J’aimerais déjà garder le même rythme dans lequel vit l’écurie afin de faire vivre correctement ma petite entreprise. Le gros plus serait de gagner une épreuve de Groupe avec ALIZEA DU KASTEL et je pense qu’elle en est capable vu les gros moyens dont elle dispose
Tu as un meilleur ami dans le milieu ?
Pas spécialement. J’ai beaucoup de collègues avec lesquels j’aime discuter, échanger sur nos chevaux, rigoler sur tout et rien
S’il n’y avait pas eu les courses, qu’aurais-tu aimé faire dans la vie ?
Les courses (rires) Plus sérieusement je ne vois que cela dans ma vie, je suis un réel passionné, j’adore mon métier, j’adore mes chevaux et je me consacre entièrement à cela. Mais si vraiment je n’aurais pas pu réaliser mon rêve, j’aurais choisi un métier d’extérieur
Que faudrait-il changer dans le système des courses actuellement ?
Je pense que nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne vis-à-vis des commissaires et que des décisions peuvent parfois être contestables. Néanmoins, les commissaires sont là pour faire leur travail comme ils doivent le faire, ce n’est pas à moi de les juger là-dessus, chacun son métier
Quelles sont tes passions, tes loisirs ?
Malheureusement, les chevaux ne me laissent pas beaucoup de temps libre mais dès que je peux j’aime partir quelques jours à Majorque et profiter du soleil et de la plage
A ton avis, quel est le meilleur driver / entraîneur en activité ?
JMB reste le meilleur driver. Il drive moins que les autres et en gagne plus, il n’y a qu’à voir ses statistiques. Pour l’entraînement, Thierry Duvaldestin reste le maître de la préparation. Il arrive à améliorer chaque cheval et lorsqu’il en prépare un, il tape toujours dans le mille
Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui souhaite se lancer dans le métier ?
Il faut qu’il soit très passionné et qu’il n’ait que ça, car on ne compte pas ses heures dans ce métier
Quel regard as-tu sur les médias actuels ?
Mon avis est mitigé car d’une part il est génial de pouvoir visionner toutes les courses à la télévision. Mais le point négatif reste la désinformation. Les journalistes assez souvent parlent à notre place et ne racontent pas forcément ce que nous pensons de nos chevaux. Je pars du principe qu’un bon journaliste vérifie l’exactitude de ses infos avant de les diffuser.
Quels sont les espoirs de ton écurie ?
ALIZEA DU KASTEL bien évidemment qui va courir le programme classique et très certainement le Albert Viel si tout va bien, UN NUAGE D’OSMOZ qui aura d’ailleurs une belle course le 29 avril à Enghien, et AUSONE DU KASTEL un poulain prometteur mais encore très bouillant
Ce jeune entraîneur humble et naturel a tout pour devenir un grand professionnel reconnu d’ici quelques années. Cette rencontre fût également riche pour nous car il partage de vraies valeurs morales. Nous sommes persuadés que sa droiture et son travail acharné seront récompensés par de belles victoires et pourquoi pas dès cette année.
En ce début de mois d'Avil, nous sommes partis à la rencontre d'Alexandre De Jésus, jeune entraîneur bourré de talents et annoncé comme l'un des plus prometteurs de sa génération, chez lui à Danestal dans le Calvados où il a répondu à nos questions sans aucune retenue ni complexe
Raconte-nous ton parcours, comment tout a débuté pour toi !!!
Depuis tout gamin, mon père qui est un grand passionné des chevaux m’emmenait sur les hippodromes, surtout celui de Marseille-Vivaux où j’ai vite attrapé le virus. J’ai décidé d’en faire mon métier et je suis donc rentré à l’Ecole de Grosbois adolescent. Je suis rentré en stage chez Pierrick Lecellier pendant 2 ans où la rigueur était de tenue mais cela m’a forgé mon caractère, puis j’ai eu la chance de rejoindre l’écurie de Jean-Etienne Dubois durant 6 mois. Par la suite, je suis allé me ressourcer chez moi à Marseille, où j’ai travaillé pour Jean-Pierre Ensch et Eric Prudhon durant une année, avant de rejoindre l’écurie de Dominik Cordeau où je suis tombé dans la grande époque avec les Galopin Du Ravary, Magot Du Ravary etc et surtout la chance de travailler avec Franck Corbineau et Benoît Olicard avec qui j’ai passé de bons moments. J’ai eu le grand honneur ensuite d’être embauché par Pierre-Désiré Allaire pour lequel j’ai été au service durant 2 ans et demi. J’ai eu la chance de voir défiler les champions tels que Gobernador, Kiss Melody, Jain De Beval… Je me suis ensuite installé où j’ai commencé avec 2 chevaux
Te souviens-tu de ta première victoire ?
Biensûr !!! C’était en 1999 à Rouen au trot monté sur le dos d’HARDI MINETTE une jument de Pierrick Lecellier
Connais-tu ton nombre de victoires à ce jour ?
En tant que driver/jockey, je dois être à 26 victoires mais j’ai à mon actif plus d’une centaine de victoires en tant qu’entraîneur.
Quelle a été ta plus grosse année ?
2012 sans aucun doute avec l’éclosion de SEPTUOR, la seconde place d’USHIRO GWEN dans le Président, et la croissance de l’écurie qui s’accentue chaque année
Ta plus belle victoire ?
J’en ai eu beaucoup car chaque victoire est le fruit d’un travail acharné de toute mon équipe. SEPTUOR m’a apporté beaucoup de satisfaction, tout comme USHIRO GWEN, QUANGO JET le frère de TURBO JET que nous avons acheté à Jean-Etienne Dubois et qui a remporté 3 victoires d’affilée à Vincennes, de plus c’était le cheval de la famille, KALDOUN DU VICOMTE qui appartenait à Hugues Rousseau qui est la première personne qui m’a aidé dans le milieu m’a énormément fait plaisir, sans oublier PALANQUIN DU VEY avec lequel nous avons remporté un quinté pour le compte de mon meilleur ami
Peux-tu nous citer le cheval qui t’as le plus marqué dans ta carrière ?
USHIRO GWEN est meilleur cheval que j’ai entraîné pour le moment dans ma jeune carrière
Quel cheval rêverais-tu ou aurais-tu rêvé d’entraîner ?
COCKTAIL JET car c’était un vrai crack, un cheval capable de tout faire avec une vitesse impressionnante.
Parle-nous de tes installations à l’heure actuelle ainsi que de ton équipe
J’ai acheté récemment avec mon épouse un haras dans le Calvados, où je suis près de la mer ce qui est parfait pour retaper des chevaux à problème. J’ai actuellement 3 salariés ainsi que 2 apprentis de l’école de Grosbois. Mon frère Dimitri est le 1er garçon de l’écurie. Le haras d'Alesa dispose de trois pistes : une ligne droite en sable, une en terre de 800 mètres et une piste ovale de 1000 mètres avec ses virages de 360 mètres
9) Pas trop difficile de travailler avec le frangin ?
Non pas du tout chacun a sa place dans l’écurie et tient son rôle à la perfection, des automatismes ayant été trouvés entre l’ensemble des membres de l’équipe.
Ta principale qualité et ton principal défaut ?
Je suis très perfectionniste parfois un peu maniaque, très rigoureux et droit. Par contre je reste rancunier quand on me fait des coups bas, j’ai du mal à pardonner la malhonnêteté humaine
As-tu un surnom dans le milieu ?
Non pas spécialement, mais à une époque on m’appelait « Dieu » et ce surnom était même inscrit sur mon sulky à la place de mon vrai nom.
Comment fêtes-tu tes victoires ?
J’aime bien boire une coupe de champagne avec modération entouré de ma famille, mes amis, mon équipe afin de les féliciter du travail accompli, mais jamais de grandes folies.
S’il n’y avait pas eu les courses, qu’aurais-tu aimé faire dans la vie ?
Les courses (rires) Je ne me suis jamais vu faire autre chose car depuis gamin j’avais cette soif d’apprendre et de réussir afin de devenir un très grand entraîneur
Quel est ton meilleur ami dans le milieu ?
Olivier Fouillet qui est le régisseur du Haras Du Mont Goubert, reste encore présent dans ma réussite. Il travaille justement pour Hugues Rousseau, le propriétaire de ce lieu qui est également Directeur Général d’Arqana et qui m’a fortement aidé dans le lancement de ma carrière d’entraîneur. Je tiens d’ailleurs à les saluer tous les deux s’ils lisent cet interview et leur dire « Merci "
Que faudrait-il changer dans les courses d’après toi ?
Les décisions des commissaires !!! Parfois les celles-ci sont incompréhensibles et j’aimerai un peu plus de transparence. D’ailleurs, tous les professionnels réclament la même chose mais nous n’avons pas encore été entendus
Comment occupes-tu ton temps libre ?
J’essaie de passer beaucoup de temps avec ma famille, mes enfants, car dans ce milieu nous n’avons pas énormément de temps libre. Nous allons au cinéma, au restaurant, faire des promenades… A l’époque je jouais au football chaque semaine avec les gars de l’équipe mais depuis ma blessure au genou je ne peux plus
Quel est pour toi le meilleur driver en France ? Le meilleur entraîneur ?
JMB reste le meilleur driver français sans hésitation. Revenir avec une telle force après son terrible accident reste de l’exploit. C’est un vrai guerrier !!!
Thierry Duvaldestin lui reste le meilleur metteur au point. Il a une réussite insolente avec ses pensionnaires et ne se loupe presque jamais quand il prépare l’un de ses représentants.
Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui souhaite se lancer dans le métier ?
Toujours y croire !!! Quand j’ai commencé dans la profession, on ne m’a pas aidé me disant que je ne réussirai pas car ma famille n’était pas issue du milieu mais à ce jour je tiens ma revanche et je certifie que tout le monde peut réussir dans le métier si on y met de la volonté, de l’envie, de la rigueur, de la passion, et que l’on sort ses tripes.
Le prochain choco d’Alexandre De Jésus ?
SEPTUOR devrait bien courir le 20 avril prochain à Enghien sur un 2150m
Que peut-on te souhaiter pour 2013 ?
J'aimerai que l’écurie continue à progresser comme elle le fait d’année en année, que les résultats suivent toujours, et pourquoi pas sortir un classique ce qui serait fantastique
Retrouvez le site internet du Haras d’Alésa (Ecurie d’Alexandre De Jésus) sur www.ecuriedejesus.fr où vous retrouverez l’ensemble de l’actualité de l’écurie, le détail des installations, une vidéo de présentation du travail et de la recherche de la perfection
pour la préparation des chevaux.
Ce dimanche 6 Décembre sur l'hippodrome de Saint-Galmier, nous avons pu nous poser avec Ludovic Peltier afin qu'il nous raconte sa carrière. Il s'agit d'un entraîneur discret mais qui accomplit un travail formidable et qui possède une très belle réussite.
Peux-tu nous raconter ton parcours ?
Je suis né au Mans et vécu à Vichy jusqu'à l’âge de 14 ans. Ensuite j'ai rejoint mon père à St Yan près de Paray le Monial. J'ai effectué mon apprentissage chez P-M Mottier, malheureusement décédé et je suis ensuite parti travaillé pour mon père. J'ai décidé de prendre en main ma destinée il y a 4 ans maintenant et tout se passe plutôt bien
Où es-tu installé actuellement ? Les conditions sont-elles bonnes pour entraîner ?
Je suis à Villemoirieu dans l'Isère, dans le canton de Crémieu à coté de Lyon. Mes installations ne sont pas très loin des grands axes routiers, ce qui est un atout non négligeable pour éviter des déplacements trop longs et fatigants.
Comment se compose ton équipe ?
J’ai 2 salariés que sont Jeanny Leclet et Florent Boulot qui est un apprenti
Combien de chevaux as-tu à l’entraînement ?
Actuellement j’ai 28 chevaux à l’entraînement , ainsi qu’une poulinière et six foals.
Quels sont tes meilleurs éléments ? Comment juges-tu UNGARO JET qui est arrivé depuis peu chez toi ? Quel niveau a-t-il car il avait montré de gros moyens en début de carrière ?
Ungaro Jet (M5), Vencedor (M4), Quartz de Vindecy (H9) et Uncle Charm (M5) sont les fers de lance de l’écurie. Pour Ungaro Jet, il est désormais à son niveau avec les gains qu'il a pris.
Te rappelles-tu de ta première victoire ?
Je ne peux pas l'oublier !!! J’avais gagné à Vichy avec Herbe des Petiots à plus de 30/1.
Quelle a été ta plus belle victoire ?
Celle obtenue avec Quartz de Vindecy pour le compte de mon ami et associé Alain Partouche. Elle nous a procuré beaucoup de bonheur.
Quel est le cheval qui t’as le plus marqué ?
Sans aucune contestation..... Jag de Bellouet pour sa dureté au combat et sa pointe de vitesse finale
Tu entraînes plus que tu ne drives !!! Quelle est la raison particulière à cela ?
Je mène mes chevaux en province mais il est très important d'avoir un « pilote » lorsque l'on se déplace à Paris avec des ambitions. Je fais souvent monter mes chevaux par Eric Raffin avec lequel je m'entends très bien.
Quel cheval aurais-tu rêver d’entraîner ou de driver ?
JAG DE BELLOUET est le cheval qui m’a le plus fait vibrer et ce serait un rêve d’en avoir un comme ça un jour dans mon écurie. Souhaitons que la magie des courses fasse son effet (rires)
Quel est ton favori dans le Prix d’Amérique ?
Ready Cash me semble au-dessus des autres et il faudra être hors norme pour le battre lors du grand jour.
Quel est ton meilleur ami dans le milieu hippique ?
Yann Le bris qui a travaillé longtemps pour le compte de mon père. Il possède trois ou quatre chevaux et j'espère qu'un jour il sera récompensé de ses nombreux efforts.
Quelle est ta principale qualité et ton principal défaut ?
Je suis quelqu’un de très généreux mais j’avoue être un peu entêté à certains moments
Comment fêtes-tu les victoires ?
J’ai une entreprise à faire tourner donc je ne peux me permettre de faire le moindre écart. Un petit verre entre amis me suffit amplement
Quels sont tes objectifs pour 2013 ?
Le simple fait de faire tourner mon écurie correctement me ravi d’avance. En 2012 j'ai eu d'excellents résultats et j’espère encore progresser à l’avenir mais dans ce métier, on peut vite déchanter.
Quel est d’après toi le meilleur driver et le meilleur entraîneur en France ? Personnellement, je pense que Jean-Michel Bazire, Eric Raffin et Franck Nivard sont les leaders au niveau de la drive mais il y a beaucoup de jeunes qui montent en puissance. Au niveau entraîneur, je trouve que Thierry Duvaldestin est un préparateur hors-pair et d'ailleurs ses dernières années il finit souvent tête de liste chez les entraîneurs
Comment occupes-tu ton temps libre ?
Je n'ai pas beaucoup de temps libre car il est difficile de trouver du personnel compétent et motivé, donc je passe beaucoup de temps à l'écurie.
Un conseil pour un jeune qui souhaiterait se lancer dans le milieu ?
Il faut bien réfléchir avant, surtout avec cette nouvelle TVA car cela va être dur de faire venir des nouveaux propriétaires et donc de trouver un emploi. D’ailleurs, il faut très rapidement trouver une solution à propose de cette fameuse TVA qui n’arrange personne dans le milieu des courses.
Le prochain choco de Ludovic Peltier ?
Je compte bien m'imposer jeudi 10 janvier à Vincennes avec Vencedor pour mon entraînement où il aura une très belle carte à jouer.
Interview par Joe
Textes par Mika
En cette jolie soirée du 3 janvier, Pierre Vercruysse, célèbre driver bien connu des turfistes depuis plus de 25 ans nous a fait le plaisir de nous accorder une entrevue exclusive où il a répondu sans langue de bois à notre journaliste.
Bonjour Pierre et un grand merci pour ta disponibilité !!!
Bonjour c'est un plaisir d'autant plus que je connais le site et j'aime l'esprit critique et objectif qu'a celui-ci.
Tu peux nous raconter ton parcours ? Comment t'es venu cette passion ?
Tout jeune, je n'étais pas interessé par le métier. J'étais un grand passionné de rugby et je voulais devenir rugbymen professionnel. Mon père m'a inscrit à l'école Graignes en me disant qu'il y aurait beaucoup de sport et j'y suis allé pour cela. Dans le domaine du cheval, je n'étais vraiment pas bon, je tombais sans arrêt. Puis on m'a posé sur un sulky et après une dizaine de séances, j'ai adoré les sensations que cela provoquait. J'ai travaillé pendant de nombreuses heures pour enfin prendre mon pied et maîtriser un cheval et depuis je n'ai plus quitter les rênes.
Te rappelles-tu de ta première victoire ?
Oui biensûr j'avais fait le déplacement de Seine-Et-Marne pour venir driver à Graignes une jument inédite de 3 ans qui s'appelait KYFLAVO. J'avais 17 ans et c'était très sympa car il y avait tous les copains de l'école de Graignes qui étaient présent et à vrai dire j'avais un peu la pression car ils me regardaient tous mais ça s'est très bien passé.
Actuellement tu connaît ton nombre de victoires durant la totalité de ta carrière ?
Je suis à 1629 victoires et l'année dernière j'en ai remporté 87.
Quelle est ta plus belle victoire ?
C'est difficile de répondre car beaucoup de victoires m'ont marqués selon les chevaux et les affinités que j'entretenais avec les entourages comme celles de MEAULNES DU CORTA, ECHO, DEFI D'AUNOU. Mais une qui m'a particulièrement marqué était celle obtenue avec RENOMEE D'OBRET à Cesena (Italie) en 2012 où les organisateurs nous prenaient toujours un peu pour des "cons" et j'ai convaincu l'entourage du cheval d'y aller en leur disant :" on va y aller et je vais gagner tu verras".
Quel est le cheval qui t'as le plus marqué ?
Je garde un très bon souvenir de TIPOUF qui était d'ailleurs le premier mâle à remporter l'UET, c'était un cheval formidable.
Quel cheval aurais-tu rêvé de driver ou rêverais-tu de driver?
TENOR DE BAUNE car aucun cheval n'a jamais pu aligner 30 victoires consécutives et je ne pense pas qu'un cheval puisse faire aussi bien à l'avenir. C'est pour moi le meilleur cheval de tous les temps.
Comment se compose ton écurie ?
Je suis installé à Grosbois où j'ai une quinzaine de boxes plus cinq boxes supplémentaires pour l'hiver. D'ailleurs je reçois MAHARAJAH vendredi pour qu'il se prépare au Belgique et au Prix d'Amérique. J'ai également deux employés et deux apprentis.
Quels sont tes meilleurs éléments?
Je n'ai pas de grosse pointure dans mon écurie. UBERA DIEM a connue des soucis respiratoires mais il lui manque le petit quelque chose pour gagner. Je suis persuadé qu'elle gagnera sa course avant la fin du meeting. VERONICA JET est une jument de valeur quinté mais elle est grande et a de grosses allures, ce qui lui fait avoir quelques soucis d'allures de temps en temps. Néanmoins j'en attends beaucoup de choses.
Tu es également Vice-Président de la SEDJ (syndicat des entraîneurs). En quoi consiste ton rôle?
J'ai un rôle très limité. J'ai eu cette opportunité car je voyage beaucoup et je peux être au contact des professionnels. Je remonte les informations à la présidence du syndicat et je participe à des prises de décision en comité. Je suis en quelque sorte surtout un relais pour les professionnels.
Quelle est ta qualité ainsi que ton défaut en course ?
J'ai une qualité qui peut être qualifiée comme défaut également, à savoir que je respecte le cheval, voir un peu trop. La rançon de cela, c'est que parfois je ne suis pas assez offensif. Mais j'aime faire vieillir les chevaux, ne pas leur donner de courses dures et surtout ramener tous les chevaux que l'on me confie en un seul morceau.
Quel est ton principal trait de caractère dans la vie ?
Je suis quelqu'un de très honnête.
Quelle est la chose qui te met le plus en colère ?
Le manque de franchise. Je pars du principe que lorsqu'on a quelque chose à dire, on le dit et on ne parle pas dans le dos des gens.
As-tu un surnom dans le milieu?
Les turfistes m'appellent "Magic" car il y a quelques années j'ai gagné une course avec un cheval qui n'avait aucune chance et qui s'appelait DANSEUR MAGIQUE. Dans les vestiaires, cela reste très basique, c'est Pierrot.
Comment aimes-tu fêter tes victoires ?
Je suis très simple et le fait de boire un verre avec tous les copains me satisfait.
Quel est ton favori dans le Prix d'Amérique ?
Sans hésiter READY CASH. Il est dans une autre dimension et ce qu'il a fait dans le Prix de Bourgogne est incroyable. A mon avis, il serait très difficile de le battre.
Pour ta part, tu seras au sulky de YARRAH BOKO ?
Oui normalement si le cheval n'est pas éliminé. On partira néanmoins avec une chance secondaire. On essaiera de viser la quatre ou cinquième place.
Quel est ton meilleur ami dans le milieu hippique ?
J'ai plusieurs bons copains comme Pierre Levesque, Jean-Etienne Dubois et Bertrand De Folleville qui sont mes meilleurs amis.
Quel est le meilleur driver et entraîneur selon toi ?
JMB sans hésiter. Je n'ai jamais vu quelqu'un comme lui faire des merveilles avec les chevaux, mais surtout en avoir dans chaque génération capable de gagner et de faire carrière. Mais il y a de très bons professionnels en France comme Mathieu Abrivard qui est le clone de JMB, Franck Nivard, Eric Raffin, Jean-Paul Marmion, Pierre Levesque...
Qu'aimes-tu faire de ton temps libre ?
J'ai un effectif limité volontairement car je souhaite avoir beaucoup de temps libre. Je vais à la salle de sport et à la gym afin de m'entretenir car j'ai la carrure d'un rugbymen et je dois faire face à la concurrence des petits jeunes qui montent dans les deux disciplines grâce à leurs petites tailles et poids. Si je me laisse aller, je ne serai plus compétitif
Que faudrait-il changer d'après toi dans les courses?
Il faudrait surtout ramener du monde sur les hippodromes. Les turfistes jouent de plus en plus de chez eux via internet car on ne s'occupe pas d'eux sur les hippodromes et il faudrait de nouveau les attirer grâce à divers événements.
Que penses-tu de l'augmentation de la TVA ?
Le changement est trop brutal. Nous étions prêt dans la profession à faire un effort mais là passer de 7% à 19,6% c'est inadmissible et surtout cela va tuer le milieu. On va finir par se retrouver avec des courses de 6 partants comme au galop et les parieurs ne seront plus interessés par le jeu, ce qui ramènera moins d'argent à l'Etat. Il s'agit d'un très mauvais engrenage. Il faut trouver des compromis très rapidement
Le prochain choco de Pierre Vercruysse ?
J'ai SALANGANE qui court samedi à Vincennes en amateur avec Romain Porée qui la connaît très bien et je pense qu'elle peut l'emporter. La jument a bien été préparé pour cette épreuve mais je crains STAR DE VILLENEUVE avec Michel Poirier qui est une jument de niveau quinté.
Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui souhaite se lancer dans le métier ?
Il ne faut surtout pas qu'il ait peur de voyager, mais aussi qu'il n'ait pas d'attaches particulières.
Pierre, nous te remercions infiniment pour ta gentillesse et ta disponibilité et te souhaitons de réaliser une grande année.
Interview et Textes par Mika
En cette belle matinée du 19 Novembre, nous sommes partis à la rencontre de Jean-Pierre Gauvin, chez lui à St Cyr Les Vignes afin d'en connaître davantage sur cet amoureux du cheval, mais avant tout un entraîneur passionné et accessible qui s'est acquis une notoriété non négligeable grâce à l'éclosion de son champion SAONOIS.
Depuis combien de temps exercez-vous à St Cyr Les Vignes et pourquoi avoir choisi cet endroit ?
J'exerce ici depuis 20 ans et c'est mon ancien patron Mr Bedel qui m'a proposé de racheter son établissement suite à la cessation de son activité. Nous bénéficions ici d'un cadre agréable et avantageux afin de préparer au mieux nos chevaux.
Comment se compose votre écurie ?
J'ai actuellement 50 chevaux à l'entraînement et une quinzaine de yearlings. Mon équipe se compose de 15 salariés composée essentiellement de cavaliers d'entraînement et de jockeys.
Racontez-nous votre parcours, comment tout a commencé pour vous. Il paraît que vous aviez commencé votre carrière dans le milieu des trotteurs durant 2 années ?
(sourire) Non, j'ai juste fait une année à l'école de Graignes et effectuer un stage de 2 mois chez Mr Raoul Busset. Par la suite, au vu de mon gabarit, mes parents m'ont suggéré d'orienter ma carrière vers le galop et j'ai décidé de poursuivre dans cette voie.
Vous êtes un homme très discret mais terriblement efficace, est-ce votre caractère en général ou alors une façon de ne pas vous mettre la pression ?
Vous savez, dans ce métier, si l'on veut durer dans le temps, il faut être efficace. De la rigueur, de la persévérance,de la patience, une bonne communication et une ouverture d'esprit sont nécessaires pour espèrer avoir de la réussite. La pression est omniprésente à chaque instant tout au long de l'année mais la satisfaction du travail accompli n'a pas d'équivalence.
2012 a-t-elle été la meilleure année de votre carrière ?
Sans aucun doute grâce à l'éclosion de SAONOIS et de quelques jeunes chevaux, mais surtout une équipe fidèle qui travaille main dans la main et qui nous permet d'avoir une certaine constance dans nos résultats.
Vous attendiez-vous à réaliser de telles performances avec Saonois ?
Absolument pas. C'est un tout petit cheval qui n'a pas été accepté pour passer aux ventes et qui n'a pas été réclamé. Néanmoins, j'ai décelé en lui un potentiel que nous avons exploité pleinement. Ce cheval est un "guerrier" et il ne lâche jamais prise.
Etes-vous déçu de sa prestation dans l'Arc ?
Oui bien évidemment, nous nous attendions à une meilleure performance sans forcément croire à la victoire.Un doute sur son aptitude au terrain lourd était envisageable, ce qui peut expliquer sa contre-performance.
Comment est venue la collaboration avec Antoine Hamelin ?
Son agent m'a contacté l'année dernière pour me proposer ses services. Très rapidement, les performances se sont enchaînées et une relation de confiance s'est installée. Antoine est un jockey plein de talent qui comprend les chevaux et sait en tirer la quintessence.
Quels sont vos objectifs pour l'année 2013 ?
Il sera difficile de faire aussi bien que 2012 mais avoir des chevaux de niveau listed et de groupe permettrait de se maintenir à un excellent niveau de compétition. Nous espèrons également faire venir de nouveaux propriétaires pour nous confier leurs chevaux.
Quels sont les objectifs de SAONOIS ?
La Hong Kong Cup est son objectif de l'hiver. Nous avons été invité à y participer par les organisateurs.
Je sens que vous allez nous annoncer un scoop en avant-première ! Allez-vous vous rendre à Hong Kong afin de disputer cette épreuve?
Oui car le cheval est extra actuellement. Nous en avons discuté avec son propriétaire Pascal Treyve et il est ravi à l'idée de se rendre là-bas. Tous les feux sont au vert et il va peaufiner sa préparation vendredi sur l'hippodrome de Lyon-la-Soie avec un dernier travail.
Quel sera son programme par la suite ?
Le cheval va partir au repos durant l'hiver et il suivra ensuite le programme classique suivant la météo, vu qu'il n'aime pas le terrain lourd.
Ne pensez-vous pas à vous installer à Paris par la suite pour entraîner vos chevaux ?
J'y ai régulièrement pensé mais pour l'instant j'investis beaucoup dans l'embellisement de mon établissement afin d'entraîner mes chevaux grâce à des techniques novatrices. Dans un avenir à long terme, pourquoi pas m'installer à Paris.
Quels sont vos espoirs pour l'année 2013 ?
Je compte bien évidemment sur Saonois, mais aussi sur Gris de Rêve, Pink Gin et Pink Anabella.
Les 3 prochains gagnants de Jean-Pierre Gauvin ?
(large sourire) SAONOIS dans la Hong Kong Cup ... Vous pouvez suivre pour l'avenir mes pouliches de 3 ans qui me donnent beaucoup d'espoir à l'entraînement.
Allez-vous effectuer le meeting de Deauville et Cagnes/Mer ?
Suivant la météo , nous allons effectuer des aller/retour entre Cagnes et Deauville en espèrant finir l'année aussi bien qu'elle a commencé.
Toute l'équipe de "Bruits d'Ecuries" remercie infiniment Jean-Pierre Gauvin pour sa disponibilté et l'amabilité à répondre à nos questions.
Propos recueillis par Joe
Textes par Mika